Des intersections plus à risques de collisions

Par JEAN-FRANÇOIS HINSE
Trois-Rivières, ville à risque pour la circulation automobile? Pas tant que ça s'il faut en croire Michel Letarte, porte-parole du Service de police de Trois-Rivières.
Bilan routier à la main, l'agent Letarte fait remarquer que l'année 2010 a été passablement tranquille sur les routes. Parmi les 40 accidents enregistrés, 17 personnes ont été blessées légèrement, deux ont subi des blessures graves alors qu'un automobiliste a perdu la vie.
L'intersection la plus dangereuse de la ville est sans aucun doute celle du boulevard des Récollets et de la rue Bellefeuille dans le secteur Trois-Rivières-Ouest. Selon d'autres données du SPTR, pas moins de 29 accidents s'y sont produits entre octobre 2009 et octobre 2010. Il faut dire que cette intersection est l'une des plus fréquentées du réseau routier de la ville alors que pas moins de 40 000 véhicules y circulent tous les jours.
«C'est un endroit à forte densité de circulation. Il y a également plusieurs entrées de stationnement de commerces, ce qui peut causer quelques difficultés pour les automobilistes lors des périodes plus achalandées», explique M. Letarte.
Investir dans les infrastructures?
Même si près des trois quarts des accidents de la route se produisent à l'intersection du boulevard des Récollets et de la rue Bellefeuille, l'agent Letarte refuse de parler d'un problème de configuration. Les nombreux feux de circulation et la signalisation claire de l'endroit suffisent amplement selon lui.
«Pour que ce soit plus sécuritaire, il faudrait peut-être construire un viaduc. Mais encore là, est-ce vraiment la solution? C'est une infrastructure très coûteuse et il faudrait se demander si la construction d'une pareille structure dans ce secteur n'apporterait pas de nouveaux problèmes.»
«La Ville et le ministère des Transports ont déjà fait leurs devoirs pour l'aménagement des lieux. Mais il faut aussi que les automobilistes fassent leur part en redoublant de prudence dans un endroit aussi achalandé», explique l'agent Letarte.
Le problème est derrière le volant
S'il refuse de jeter le blâme sur la configuration des routes pour expliquer le nombre d'accidents, Michel Letarte parle plutôt d'éducation et de sensibilisation à faire chez les conducteurs. Selon les données du SPTR, l'attitude et le comportement des conducteurs sont souvent la cause lors d'accidents.
«Dans un pourcentage élevé des accidents, c'est le facteur humain qui est en cause. Les collisions sont souvent causées par le mauvais comportement des conducteurs. Soit ils ne respectent pas les limites de vitesse et la signalisation routière, soit ils sont dans un état de fatigue, de distraction ou d'intoxication à l'alcool ou aux drogues.»
Zones à risques
En plus de l'intersection des Récollets/Bellefeuille, l'agent Letarte cible d'autres zones où les risques de collisions sont plus élevés. L'intersection des boulevards des Forges et Rigaud, ainsi que le tronçon du boulevard Thibeau, situé entre la rue Vaillancourt et le boulevard des Prairies, présentent également des risques. Toutefois, la zone qui inquiète le plus l'agent Letarte est l'intersection des Récollets/Papineau, surtout depuis que les étudiants de l'UQTR se rendent au stationnement du Salon de Jeux, situé juste à côté, pour garer leur voiture et prendre le service de navette.
«C'est une excellente idée d'instaurer un système de navette. Sauf que ça crée un surplus de circulation à cette intersection. Les usagers qui passent à cet endroit depuis longtemps devront s'habituer à ce nouvel achalandage.»
Accidents par intersection
Intersection
1) boul. des Récollets / rue Bellefeuille 29
2) boul. des Forges / boul. Rigaud 9
3) boul. des Récollets / boul. des Forges 6
*Source SPTR