Moisson Mauricie se cherche un nouveau toit

Par Guillaume Jacob
Moisson Mauricie est à la recherche de nouveaux locaux pour mieux répondre aux besoins des 12 000 bouches qu'elle nourrit chaque mois. Son entrepôt, situé sur la rue Poisson à Trois-Rivières, est trop petit et mal équipé.
On se marche sur les pieds dans l'entrepôt de Moisson Mauricie. Chaque arrivage de dons de nourriture constitue un véritable casse-tête pour les employés et bénévoles, qui doivent jouer d'astuce pour réaménager l'espace.
«Quand on se compare avec d'autres banques alimentaires au Québec, on est la plus petite superficie par personne aidée et par quantité de nourriture reçue », souligne la directrice générale de l'organisme, Caroline Dionne.
De plus, la banque alimentaire peine à traiter de façon optimale les 1,5 million de kilos qu'elle a reçus cette année, faute d'espaces de travail adéquats. Grâce à l'argent de programmes d'intégration, l'organisme peut compter sur des dizaines de jeunes travailleurs, mais n'a pas de stations de travail digne de ce nom pour transformer les aliments reçus.
Pour l'instant, la majeure partie des légumes et les fruits donnés par les épiciers doivent être distribués très rapidement, car ils sont en fin de vie.
« En ce moment par exemple, on reçoit beaucoup de poireaux, relate Caroline Dionne. On doit les distribuer tout de suite, même si on sait qu'on a peu de chance d'en avoir encore au cours de l'année. Si on pouvait les couper et les congeler dans des sacs sous vide, nos bénéficiaires pourraient manger du poireau à longueur d'année. »
Or, le congélateur actuel de l'organisme n'est pas assez spacieux pour y stocker des denrées. Aucun produit ne passe plus d'une semaine entre les murs de la banque alimentaire. «On pourrait éviter ce genre de rupture d'approvisionnement pour certaines denrées si on était mieux équipé», ajoute Mme Dionne.
D'autres sites en vue
Le président de Moisson Mauricie, Jean-Guy Doucet, a déjà quelques bâtisses dans sa mire, mais il ne peut pas en dire plus pour ne pas compromettre les négociations en cours. Une chose est sûre, un éventuel déménagement engendrerait des coûts alors que l'organisme a déjà de la difficulté à joindre les deux bouts. « On va faire une campagne spéciale de financement pour essayer de déménager l'organisme dans un endroit plus grand », promet déjà M. Doucet.
Comme la plupart des banques alimentaires au pays, Moisson Mauricie-Centre-du-Québe, compte sur un financement récurrent très mince et doit continuellement formuler des demandes auprès de différents programmes gouvernementaux pour boucler son budget.