Un escalier - et un oubli - monumental

Par Guillaume Jacob
La Ville de Trois-Rivières s'apprête à construire un escalier monumental d'une valeur de 1,2 millions $ qui reliera le parc du Platon à la rue des Forges. Seul hic : l'esquisse actuelle ne comprend pas de rampe d'accès pour les personnes à mobilité réduite.
Avec cet escalier, la Ville souhaite assurer un meilleur lien entre le quartier historique et la rue des Forges. D'un design audacieux, il sera muni d'une rambarde en serpentin et d'un système d'éclairage à diodes électroluminescentes qui illuminera les contremarches, où seront inscrites des dates importantes de l'histoire de Trois-Rivières.
Bref, les concepteurs ont mis le paquet pour que l'escalier devienne un attrait en soi. Mais ils semblent avoir oublié un détail important: aucune rampe pour les personnes handicapées n'a été inclue dans le design. Judith Bastien, de l'Association des handicapés adultes de la Mauricie, a déjà demandé une rencontre avec la Ville à ce sujet. «Ça fait déjà un moment qu'on demande que l'ascenseur à cet endroit (situé dans le parc portuaire) soit ouvert en tout temps.»
À l'heure actuelle, cet ascenseur ferme ses portes à 17h à moins d'occasions spéciales, et aucune rampe ne permet de descendre jusqu'à la rue des Forges. L'aménagement d'un nouvel escalier serait donc une occasion de remédier à la situation. Judith Bastien devrait rencontrer la Ville en octobre. «Selon les plans actuels, une rampe d'accès à côté de l'escalier serait beaucoup trop à pic», mentionne-t-elle.
L'un des objectifs de la Politique municipale pour l'intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées est «d'assurer la sécurité des personnes par des aménagements des voies, des places et des parcs publics qui prennent en compte leur déficience et leur problématique de déplacement». Pourquoi les concepteurs ont-ils manqué à ce qui devrait être devenu un réflexe? «Tous les services de la Ville devraient être sensibilisés à cette question, relate pourtant la conseillère Ginette Bellemare, qui est présidente du comité de suivi de la Politique. Parfois, les ingénieurs ont beaucoup d'imagination mais n'ont pas tout à fait connaissance des besoins réels des personnes à mobilité réduite.»
Chose certaine, la conseillère Bellemare veut éviter que de futurs projets de cette envergure ne tiennent pas compte des personnes handicapées. «Reste à savoir si les plans sont définitifs, souligne-t-elle. Si ce n'est pas le cas, je vais faire tout en mon pouvoir pour qu'on y intègre un rampe pour les personnes handicapées.»
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