Le gouvernement impose la fermeture partielle d'un service de garde

Par Guillaume Jacob
En raison des délais d'obtention d'un permis du ministère de la Famille et des Aînés, Stéphanie Samson sera obligée de fermer une partie de sa garderie, au grand désarroi des parents.
Stéphanie Samson était découragée lorsqu'elle a appris qu'elle devait fermer une partie de son service de garde. «Où est-ce que les enfants vont se retrouver, s'est-elle inquiétée sans pouvoir retenir quelques larmes lorsque l'Écho l'a rencontrée jeudi. Des bonnes garderies, il y en a plusieurs, mais les places sont difficiles à obtenir.»
Au printemps dernier, la femme investit près de 160 000 $ dans l'aménagement d'une garderie dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Elle souhaite y déménager son service de garde. C'est alors qu'elle apprend qu'il est nécessaire d'obtenir un permis du ministère de la Famille et des Aînés pour opérer une garderie privée de plus de six enfants. Elle entreprend aussitôt les démarches, mais voilà que le processus d'accréditation s'étire en longueur.
«Se conformer aux normes du ministère, c'est très laborieux et très onéreux», indique-t-elle. La gardienne s'est fait dire par les inspecteurs qui ont visité sa garderie que les démarches pouvaient prendre «entre six mois et trois ans». Entre-temps, le ministère l'a obligée à réduire son service de garde de 35 à 6 enfants. Cette diminution pourrait s'appliquer dès mardi.
Du côté du ministère, on affirme que des démarches ont été entreprises depuis un moment déjà pour régulariser la situation de la garderie de Mme Samson, mais que des documents sont toujours manquants. On parle notamment des preuves de qualification des éducatrices employées à la garderie.
Inflexibles normes
Stéphanie Samson rage contre l'inflexibilité des normes et des procédures du ministère. Elle souhaiterait poursuivre ses activités durant le traitement de sa demande. «J'ai proposé au ministère d'envoyer un inspecteur à toutes les semaines en attendant que le processus suive son cours. Je n'ai rien à cacher. Les inspecteurs savent que les enfants ne sont pas en danger. Les locaux sont assez grands et les éducatrices sont en nombre suffisant.»
D'ailleurs, les six éducatrices qui travaillent présentement pour Mme Samson se retrouveront sans-emploi jusqu'à ce que la garderie reçoive sont permis.
«Je me suis conformée à toutes les normes, mais je ne peux pas aller plus vite que la bureaucratie», résume la gardienne.
Parents en colère
Pris au dépourvu alors qu'ils ont dû trouver quelqu'un d'autre pour garder leurs petits, beaucoup de parents ragent contre l'intransigeance du ministère. «On nous dit que c'est rationnel et humain de retirer nos enfants d'ici à une semaine d'avis, dénonce Mathieu Vallé. Pourquoi ne pas simplement donner une amende à la garderie? propose-t-il.» Le père entend bien se présenter au service de garde avec son enfant envers et contre tous mardi matin.
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