Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Ottawa veut accueillir 500 000 immigrants par année d’ici 2025

Ottawa et Québec sont toujours aux antipodes en matière d'immigration

durée 12h00
9 mai 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Le gouffre s’élargit entre Ottawa et Québec sur la question des seuils d’immigration.

Réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le ministre responsable de la Langue française et responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, et son homologue fédérale responsable des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, ont tenu des discours diamétralement opposés sur le nombre d’immigrants que le Canada doit accueillir.

Ce différend, abordé en mêlée de presse à la suite de leur conférence avec le président de la Chambre, Michel Leblanc, faisait contraste avec la bonne entente affichée par les deux ministres sur la question de la langue.

Mme Petitpas Taylor a bien cherché à dégonfler le ballon de 100 millions d’habitants au Canada d’ici 2100, surnommé l’Initiative du siècle et avancé en 2016 par un comité formé par le ministre des Finances de l’époque, Bill Morneau, affirmant que «ce n’est pas une politique officielle» de son gouvernement.

Elle a cependant évoqué la «perte démographique», le vieillissement de la population et la pénurie de main-d’œuvre qui a un impact important sur l’économie comme autant d’éléments à l’appui de la volonté fédérale d’«augmenter les cibles» en matière d’immigration.

«La lubie du siècle»

La volonté d’ouvrir les portes du Canada à 500 000 immigrants par année d’ici 2025, plus officielle celle-là parce qu’annoncée par le premier ministre Justin Trudeau lui-même, est toutefois rejetée avec véhémence par Québec. «Ce qu'on appelle l'initiative du siècle, pour moi, c'est la lubie du siècle. Ça n'a aucun sens. L'objectif de quelque chose comme 500 000 immigrants permanents à chaque année au Canada, ça n'a pas de sens, ni pour le Canada, ni pour le Québec», a lancé le ministre Roberge.

«Ce n'est pas raisonnable de penser qu'on est capable d'accueillir tout ce monde-là à court terme. En ce moment, il y a des pénuries de logements, les gens ont de la misère à trouver des places en garderie pour leurs enfants, de la misère à trouver des places à l'école. Il faut faire les choses dans l'ordre», a-t-il fait valoir.

Langue: une harmonie nouvelle

Sur la question de la langue et de la francisation, M. Roberge et Mme Petitpas Taylor avaient cependant parlé d’une seule voix auparavant, faisant preuve d’une communion de pensée jamais vue dans l’histoire des relations entre Québec et Ottawa sur les questions de langue.

La décision d’Ottawa de reconnaître pour la première fois que le français est menacé au Québec et non seulement dans les communautés francophones hors Québec est l’une des raisons principales de cette percée.

Mme Petitpas Taylor a d’ailleurs remis un faucon pèlerin en peluche à M. Roberge, symbole d’une espèce dont le statut s’est amélioré, passant de menacée à vulnérable, afin d’exprimer la reconnaissance par le fédéral de la vulnérabilité de la langue française partout au pays, incluant au Québec.

Jean-François Roberge en a profité pour faire appel au Sénat afin que le projet de loi fédéral C-13 sur les langues officielles soit adopté sans modification, démontrant à quel point la relation a fait un bond de géant sur la question de la langue.

Francisation: une priorité

De son côté, Michel Leblanc a exprimé à quel point la communauté d’affaires réclame de meilleurs programmes de francisation, le retour d’initiatives passées comme la francisation en commerce et en entreprise et la mise à contribution des groupes communautaires.

«Des gens qui travaillent fort, qui viennent d'arriver parfois avec des enfants, des familles ou des femmes ou des maris qui doivent s'intégrer, il faut leur faciliter la vie. C’est vraiment ça la leçon. Si on blâme l'immigrant, on perd de vue que c'est probablement que notre système n'est pas assez accommodant pour son horaire, pour sa réalité, donc c'est à nous de faire l'extra pour que ce soit facile», a-t-il plaidé.

Jean-François Roberge a promis que les détails de l’offre du guichet unique «Francisation Québec», dont la mise en place est prévue pour le 1er juin, seront annoncés bientôt par sa collègue Christine Fréchette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 18h00

Alerte: les libéraux survivent à un deuxième vote de confiance

Le gouvernement libéral minoritaire a survécu à un deuxième vote de confiance sur le budget, vendredi après-midi, les conservateurs ayant voté contre une motion du Bloc québécois visant à le rejeter. La Chambre des communes a enregistré un vote de 307 voix contre la motion du Bloc et de 30 voix pour. Plus de détails à venir.

Publié hier à 9h00

Loi 2: les spécialistes demandent à la Cour de confirmer l'interprétation du PGQ

Revirement de situation, jeudi, en Cour supérieure à Montréal, alors que la demande de sursis provisoire des médecins spécialistes, qui cherchaient à faire suspendre des dispositions de la loi 2 du ministre Christian Dubé, n’a jamais été abordée. Avant même que ne commence la débat, l’avocat de la Fédération des médecins spécialistes du Québec ...

Publié le 6 novembre 2025

Les accès à la résidence permanente pour raisons humanitaires se resserrent

Le gouvernement fédéral réduit le nombre de places disponibles dans ses programmes de résidence permanente pour réfugiés pour l'an prochain. Le plan actualisé des niveaux d'immigration prévoit 49 000 places pour les réfugiés souhaitant obtenir la résidence permanente en 2026, contre environ 58 000 cette année. Le Conseil canadien pour les ...