La Chambre de commerce dresse sa liste d’épicerie

Par Guillaume Jacob
La Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières (CCITR) aimerait bien que les enjeux régionaux soient plus présents dans la campagne électorale. Le 14 août, elle a soumis aux candidats une liste des enjeux qui, selon ses membres, sont prioritaires.
« Les enjeux régionaux ont été un peu négligés depuis le début de la campagne », déplore le président de la Chambre, Patrick Charlebois. Pour remédier la situation et ramener les enjeux locaux à l’avant-plan, les membres ont donc approuvé un « mémoire » qui énonce huit dossiers jugés prioritaires pour la région.
« La Chambre cherche de futurs députés qui vont faire le travail, qui vont réussir à porter les dossiers jusqu’à Québec et même jusqu’à Ottawa », indique M. Charlebois. Selon le président de la Chambre, le nombre élevé de partis dans la course va faire en sorte de fragmenter le vote. Dans ce contexte, les candidats locaux peuvent faire une différence, même si les électeurs sont davantage influencés par les partis et les chefs, analyse-t-il. Ceux-ci auraient donc tout à gagner à miser sur une campagne à saveur plus locale.
Un débat sera organisé par la Chambre le 29 août prochain.
En tête de liste : Gentilly-2 et la relève entrepreneuriale
Gentilly-2 et la question de la relève entrepreneuriale sont les deux enjeux qui préoccupent le plus la Chambre, souligne M. Charlebois.
Dans le cas de la centrale nucléaire, Patrick Charlebois rappelle que les deux tiers des travailleurs habitent à Trois-Rivières et ses environs. La Chambre milite depuis plusieurs années pour la réfection de Gentilly-2, qui apporte des retombées annuelles estimées à 133 millions $. Si la décision est prise de procéder à la fermeture, « la CCITR estime qu’un plan d’urgence d’investissement de 2 milliards $ devrait être créé dans un nouveau créneau d’excellence […] », peut-on lire dans le mémoire.
En ce qui concerne la relève entrepreneuriale, le fait que Trois-Rivières soit au premier rang canadien pour l’âge médian de la population le plus élevé inquiète la Chambre. Elle invite donc les candidats à s’engager à faciliter le transfert d’entreprise et soutenir le secteur manufacturier. « La Mauricie est la région administrative du Québec qui est la plus influencée par l’évolution de la valeur du dollar, car nous sommes la région qui exporte le plus aux États-Unis », relève Patrick Charlebois.
En santé, la Chambre demande aux futurs députés d’assurer la réalisation de la phase II de l’agrandissement du Centre hospitalier du CSSS de Trois-Rivières.
Les prochains députés devraient défendre l’idée d’un train rapide entre Montréal et Québec empruntant le corridor de la rive nord du Saint-Laurent. « C’est un dossier fédéral, mais ça prend quelqu’un à Québec qui est capable de le porter, souligne M. Charlebois. Ce n’est pas normal qu’en 2012, la seule façon de venir à Trois-Rivières soit par la route. »
La pénurie de main-d'œuvre qualifiée doit aussi être au nombre des priorités des candidats, selon la Chambre. « Plus que la moyenne québécoise, les entreprises de la Mauricie éprouvent beaucoup de difficulté à recruter et retenir leur main-d’œuvre », est-il écrit dans le mémoire.
La CCITR invite les candidats à se prononcer sur le projet d’amphithéâtre à Trois-Rivières, ainsi que sur les façons d’assurer le financement des événements d’ici et l’industrie touristique en générale, en pleine croissance de par le monde. « Trois-Rivières doit tirer son épingle du jeu et prendre des parts de marché », insiste M. Charlebois.
Pour réaliser la deuxième phase du projet cap sur 2020, le port de Trois-Rivières est toujours dans l’expectative d’une réponse du gouvernement fédéral. La CCITR espère donc que le prochain député provincial puisse défendre ce dossier à Ottawa.
Finalement, le financement à long terme de l’Université du Québec à Trois-Rivières préoccupe aussi la Chambre.
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