Élections municipales
Logement et transports en commun : des organismes communautaires demandent des engagements
Des organismes communautaires de lutte contre la pauvreté et l’itinérance de la région ont fait savoir par voie de communiqué qu’ils veulent des engagements forts de la part des candidates et candidats aux présentes élections municipales.
Selon ces organismes, les candidates et candidats doivent se commettre pour le financement d’une tarification sociale en transports en commun et une politique pour des logements sécuritaires, salubres et abordables.
« La place occupée par les transports et le loyer dans le budget des ménages pauvres les oblige à s’endetter et à couper dans leurs autres besoins essentiels comme l’alimentation, le chauffage ou l’habillement et l’emploi », indique Marc Benoît du Regroupement des organismes en éducation populaire autonome de la Mauricie (ROÉPAM).
En transport, une tarification sociale destinée aux ménages à faible revenu représente une réduction substantielle, d’au moins 50% des tarifs généraux de la STTR.
Impacts positifs
De telles mesures de tarification sociale existent déjà dans une vingtaine de villes au Canada, dont Gatineau et Sherbrooke. Elles ont démontré leurs impacts positifs sur la mobilité des personnes admissibles et sur leur qualité de vie.
« Cette mesure permet aux personnes de combler leurs besoins de transport, alors qu’elles sont présentement obligées de faire des choix difficiles entre l’épicerie ou la recherche d’emploi, par exemple », illustre Sylvie Tardif coordonnatrice de COMSEP (Centre d’organisation mauricien de service et d’éducation populaire).
En matière de logement, il importe de s’assurer que le parc de logements trifluvien demeure abordable, salubre et sécuritaire. Les organismes communautaires appellent les candidates et candidats à s’engager envers une politique du logement qui comprendrait un registre des loyers et un suivi de la salubrité et la sécurité du parc immobilier locatif.
Ces outils permettraient une information transparente permettant aux locataires d’avoir l’heure juste sur le logement qu’ils ou elles s’apprêtent à louer.
« Les propriétaires désirant faire l’achat d’un immeuble disposent déjà d’un registre foncier à une telle fin depuis 1830, il serait temps que les locataires bénéficient d’outils équivalents », estime Carol-Ann Côté, coordonnatrice d’Info-Logis Mauricie.
Réels besoins
Plusieurs personnes à faible revenu n’ont pas accès à une voiture fiable et dépendent du transport en commun pour pouvoir se déplacer. Avec les tarifs actuels, ces personnes doivent souvent s’empêcher de se déplacer.
Cela réduit concrètement leur capacité d’aller à l’épicerie, de visiter familles et amis, de se rendre à des rendez-vous médicaux, de fréquenter les services communautaires ou de se trouver un emploi.
Pour les personnes vivant la pauvreté, le logement et le transport représentent des difficultés importantes. En effet, 35% des ménages locataires trifluviens déboursent plus de 30% de leurs revenus pour acquitter le paiement du loyer.
Sans compter que les logements moins dispendieux sont plus à risque de manquer d’entretien, augmentant les risques de problèmes pour la santé et la sécurité.
En s’engageant envers les mesures mises de l’avant par les organismes présents, les candidates et les candidats démontrent leur solidarité envers les citoyennes et les citoyens vulnérables de la communauté trifluvienne. Leur engagement assure aussi à la cité une meilleure vitalité.
En effet, « dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel, il est inconcevable d’empêcher des travailleuses et travailleurs d’occuper un emploi, faute de transport. En outre, en s’engageant pour un marché locatif mieux encadré et des logements salubres et sécuritaires, celles et ceux qui briguent les présentes élections municipales, en contexte de pandémie, posent un geste important pour la santé publique », de conclure Marc Benoît coordonnateur du ROÉPAM.
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