Marmen chouchoute ses futurs machinistes

Par Matthieu Max-Gessler
Sept ans après le début de son programme d’alternance-travail en techniques d’usinage, Marmen a inauguré une section de son usine de la rue Houssart dédiée aux étudiants.
Les futurs machinistes, formés par le Carrefour Formation Mauricie peuvent désormais travailler sur des machines qui leurs sont réservées, sur des versions miniatures des pièces produites chez Marmen.
«Ils sont une semaine à l’école, où ils apprennent la théorie, et une semaine ici, où ils apprennent la pratique. Ils apprennent avec nous outils et nos procédures, alors quand ils ont terminé, ils sont prêts à travailler ici, alors qu’un machiniste de l’extérieur, ça prend trois mois pour le former», indique Vincent Trudel, vice-président exploitation chez Marmen.
Les étudiants sont rémunérés lorsqu’ils travaillent dans l’usine de l’entreprise pendant toute la durée de leur formation, qui s’échelonne sur plus d’un an. Ils sont accompagnés en tout temps d’un formateur et d’un professeur du Carrefour Formation Mauricie.
Une pénurie qui dure
Si l’entreprise trifluvienne a fait des pieds et des mains pour accueillir les étudiants en techniques d’usinage chez elle, c’est qu’elle fait face à une pénurie de machinistes depuis plusieurs années.
«Des machinistes, il en sortait 2000 chaque année au Québec en 2000. Aujourd’hui, c’est 250. C’est un phénomène partout en Amérique du Nord. Mais à cause des nouveaux contrats, on a sans cesse besoin de nouveaux machinistes», explique M. Trudel.
Cette prévoyance de l’entreprise lui donne par ailleurs une longueur d’avance sur ses concurrents.
«Tout le monde peut acheter une machine, mais nous, on a les gens pour les opérer, c’est ce qui nous donne un avantage sur la concurrence. Ceux qu’on forme, on les prend tous», détaille M. Trudel.
L’entreprise embauche ainsi tous les diplômés, dont le nombre s’élève entre 16 et 20 par cohorte, qui sont passés par ses machines au courant de leur formation. Elle parvient à conserver 85% d’entre eux.
Un tel programme de formation a également été mis en place pour la formation en soudure. Il a toutefois été abandonné en raison de la diminution des besoins de l’entreprise pour ce type de main d’œuvre et de la disponibilité de cette dernière.
2014, l’année de la concrétisation
Après une année chargée en annonces de tous genres (acquisition d’une usine en sol américain, agrandissement du bâtiment principal et achat de nouvelles machines), 2014 sera consacrée à la concrétisation de ces projets. L’agrandissement de l’usine américaine est terminé et la moitié du personnel a déjà été embauché.
«Il nous reste encore toute l’année pour embaucher le reste des employés. Notre but, c’est que tout soit opérationnel à Noël», précise M. Trudel.
Marmen embauchera en tout 250 personnes dans cette nouvelle usine. Elle en emploie déjà une centaine à Matane et 900 à Trois-Rivières.