Approvisionnement en gaz: IFFCO craint des retards

Par Matthieu Max-Gessler
Les délais dans l’approbation d’un projet pour augmenter l’approvisionnement en gaz de schiste américain de quatre compagnies, dont Gaz Métro, pourraient retarder le projet d’IFFCO Canada, à Bécancour.
Le consortium affirme qu’il ne peut terminer son montage financier tant que l’Office national de l’énergie (ONÉ) n’a pas donné le feu vert aux gazières TransCanada, Union Gas, Enbridge et Gaz Métro, qui souhaitent augmenter la quantité de gaz importée au Canada depuis le sud de l’Ontario.
«Les banques ne sont pas prêtes à prendre des risques tant que notre approvisionnement en gaz n’est pas assuré. On n’a pas de date butoir, on n’en est pas là, mais on veut sensibiliser l’ONÉ que plus on retarde, plus on met à risque le projet», explique Simon Pillarella, vice-président au développement des affaires d’IFFCO Canada.
Or, l’ONÉ a récemment décidé que la demande des quatre gazières devra passer par un processus d’audiences publiques dont la durée reste encore à déterminer.
«Ça peut être plus ou moins long. La période pour aviser les gens qu’il y aura des audiences publiques s’achève, alors on va voir ensuite s’il y a beaucoup d’intervenants qui veulent poser des questions», résume Marie-Christine Demers, conseillère aux affaires publiques chez Gaz Metro.
Mme Demers rappelle d’ailleurs qu’IFFCO n’est pas le seul à souhaiter qu’une décision soit rendue le plus tôt possible.
«Gaz Metro a aussi envoyé une lettre, comme l’ont fait nos trois partenaires. L’ONÉ semble dire qu’elle va tenir compte de nos préoccupations», ajoute-t-elle.
Pas de gaz de schiste québécois
Ce « cri du cœur » d’IFFCO arrive moins de deux semaines après la fin de la première partie des audiences publiques sur l’environnement sur l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste en sol québécois. M. Pillarella affirme toutefois qu’IFFCO n’a pas l’intention de faire pression pour que le gaz dont il a besoin soit extrait au Québec.
Le projet d’IFFCO Canada est évalué à 1,6 milliard $. La mise en service de l’usine est prévue pour 2017, dans le parc industriel et portuaire de Bécancour.