La Norvège revient à Bécancour

Par Matthieu Max-Gessler
Stolt LNGaz, un consortium norvégien, a annoncé mardi son intention de construire une usine de liquéfaction de gaz dans le parc industriel et portuaire de Bécancour.
Cette usine nécessitera des investissements de 570 M $, entièrement privés. L’arrivée de Stolt permettra la création de 30 emplois à Bécancour et de 20 autres au siège social canadien de l’entreprise, qui sera à Montréal. Deux cent cinquante personnes seront mobilisées pour sa construction, qui devrait débuter à l’été 2015.
L’entreprise s’approvisionnera au gazoduc de Gaz Metro, dans le parc industriel de Bécancour. Ce gaz sera ensuite liquéfié, embouteillé, puis expédié par bateau ou par camion.
«On veut offrir un service clef en main aux clients qui ne peuvent s’approvisionner en gaz naturel parce qu’il n’y a pas de gazoduc proche. Ça va permettre de diminuer l’émission de gaz à effet de serre de ces gens-là qui doivent utiliser le mazout, qui est plus polluant», a vanté Richard Brosseau, directeur des affaires publiques de Stolt LNGaz.
Gaz Metro utilise déjà ce procédé à Montréal, mais selon M. Brosseau, l’entreprise n’y a recours qu’en période de pointe.
Dix fois plus petit que Rabaska
Les représentants de Stolt LNGaz ont fait la différence entre leur projet et celui du port méthanier de Rabaska, à Lévis. Selon eux, les deux idées n’ont rien en commun.
«On parle d’un projet 10 fois plus petit que Rabaska. On ne gênera pas non plus le trafic maritime, puisqu’il y aura au plus trois bateaux qui vont circuler au port chaque semaine», a indiqué M. Brosseau.
Ces navires seront d’ailleurs deux fois plus petits que ceux que prévoyait le projet Rabaska.
Construction en 2015
Questionné sur les risques associés au projet, le président de Stolt s'est voulu rassurant.
«Il y a un risque, puisque c'est inflammable. Aussi, puisque le gaz est maintenu liquide à une température de -162 degrés, les employés qui manipulent les bonbonnes doivent faire attention à ne pas se brûler», a expliqué Bjorn Torkildsen.
Le consortium va mener des consultations et faire une étude d’impact sur l’environnement d’ici octobre prochain. Stolt LNGaz prévoit tenir des audiences publiques sur l’environnement, si elles sont demandées, à l’hiver 2015. La construction de l’usine commencerait à l’été 2015 pour se terminer un an plus tard.