235 mises à pied à Trois-Rivières

Par Joany Dufresne
La fermeture du centre de distribution de la Coop fédérée à Trois-Rivières entraînera la perte de 235 emplois d’ici 12 à 15 mois. Les mises à pied s’amorceront dès le printemps.
Les dirigeants de la Coop fédérée étaient de passage à Trois-Rivières vendredi matin pour annoncer à leurs employés la fermeture du centre de distribution d’Unimat, une division de la coopérative. Une décision difficile à prendre, mais inévitable pour assurer la pérennité de la Coop a mentionné le chef de la direction, Claude Lafleur.
«Le secteur de la quincaillerie est très difficile. On a perdu 4 % de part de marché l’année dernière. L’entrepôt de Trois-Rivières datait presque de 50 ans. Il ne répondait plus aux normes et il aurait fallu investir des millions de dollars pour être capable de l’utiliser. Sans investissement massif, c’était impossible de récupérer Trois-Rivières», a-t-il dit.
Cette décision de la Coop fédérée entraînera la mise à pied de 235 employés. Les premières abolitions de poste se feront au printemps au niveau de l’administration. La suppression des postes à l’entrepôt suivra durant l’été et l’automne. La fermeture définitive du centre de distribution est prévue pour le printemps 2015.
«On va soutenir nos employés dans cette délicate opération de transfert qui va se faire entre 12 et 15 mois. On va leur laisser du temps. Il va y avoir des programmes de relocalisation, de transfert vers la retraite. On a une firme spécialisée qui va aider les gens à se trouver un autre emploi au sein de la Coop fédérée, qui compte 15 000 emplois, ou au sein d’organisations qui nous sont fidèles. Les primes de départ seront aussi plus généreuses qu’à l’habitude», a précisé M. Lafleur.
Combien pourront être relocalisés? Le chef de la direction ne le savait pas. Des négociations doivent être entreprises avec le syndicat, mais le taux de relocalisation est habituellement assez élevé. Certains employés pourraient se retrouver aux entrepôts de BMR à Boucherville, là où les activités de Trois-Rivières seront transférées.
Investissement du Fonds de solidarité
Depuis deux ans, le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (FTQ) a investi 75 M$, dont 25 M$ en décembre dernier, dans la Coop fédérée. Le syndicat des employés de la Coop fédérée à Trois-Rivières demande aux dirigeants de rembourser les montants perçus par la FTQ.
«On demande à la Coop de réviser sa décision. Si elle ne le fait pas, on demande au moins qu’elle ait la décence de rembourser le Fonds de solidarité. Ce n’est pas vrai qu’on va financer des entreprises pour perdre nos emplois. Les employés de la Coop ont cotisé au Fonds, l’employeur prend l’argent et ferme le centre. C’est inconcevable», a affirmé le conseil syndical Luc Deschênes.
La Coop s’est défendue en mentionnant que les sommes investies n’étaient pas seulement destinées à la quincaillerie. Ce secteur d’activité ne représente que 4 % du chiffre d’affaires de la coopérative.
«Le Fonds est très responsable. Ils font dans les investissements et c’est le genre de chose (la fermeture) à laquelle il faut qu’ils s’attendent. Ils ont investi pour développer l’économie avec des projets comme IFFCO à Bécancour et la Route bleue. Ils sont convaincus tout comme nous que nous pourrons créer des emplois au Québec dans les cinq prochaines années», a commenté Claude Lafleur.
Le syndicat se battra
Le syndicat des employés n’entend pas se laisser faire. Il va tout faire pour que le centre de distribution de Trois-Rivières reste ouvert et qu’aucun emploi ne soit perdu. Il affirme d’ailleurs que la Coop ne l’a jamais informé de ses intentions.
«C’est une décision d’affaires qui est passée au-dessus de nos têtes. Ils ne nous ont jamais approchés, ils ne nous ont jamais demandé de concessions. On était ouvert à tout. On aurait négocié. Jamais ils ne nous ont demandé quoi que ce soit», a confié le vice-président du syndicat, Luc Normandin.
Le syndicat croit que la décision de fermer l’entrepôt trifluvien a été influencée par la convention collective plus avantageuse que dans les autres centres.
«L’employeur dit que ce n’était pas un critère. Je me permets d’en douter», a conclu Luc Deschênes.
Pour le moment, le centre de distribution de Trois-Rivières devrait être le seul touché par une fermeture.
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