Une nouvelle usine de silicium à Bécancour?

Par Matthieu Max-Gessler en collaboration avec TVA Nouvelles
L’entreprise espagnole FerroAtlantica compte ouvrir une usine de silicium au Québec d’ici 2016. Bien qu’elle n’ait pas encore indiqué l’endroit où elle s’établira, le parc industriel de Bécancour serait dans la course.
Cet investissement étranger s’élève à 375 M$. La première ministre du Québec, Pauline Marois, en a fait l’annonce au Forum économique de Davos, en Suisse, mercredi.
Selon les informations recueillies, l’usine sera située à proximité d’un accès portuaire et ferroviaire. Elle devra également s’approvisionner en matières ligneuses provenant du bois.
Sans vouloir infirmer ou confirmer que son site est considéré par FerroAtlantica, le président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, Maurice Richard, reconnait que les besoins de l’entreprise seraient satisfaits si elle s’y établissait.
«On sait qu’ils ont besoin d'un port et de matière ligneuse. On a ça ici, tout comme on a plein d’éléments», a-t-il indiqué.
La future usine de FerroAtlantica emploierait plus de 300 personnes à terme.
Pas de compétition avec Silicium Québec
Selon M. Richard, l’usine de FerroAtlantica, si elle était construite à Bécancour, ne ferait pas compétition à Silicium Québec, qui a une usine sur place.
«D’après les indications qu’on a, ça serait des produits complémentaires. Ce serait du silicium pur, un créneau plus pointu dans le silicium», a-t-il affirmé.
Autre élément qui pourrait faire pencher la balance en faveur de Bécancour, l’entreprise y possède déjà des terrains. Elle détient également des parts de Silicium Québec.
C’est d’ailleurs la possible proximité d’une usine effectuant un travail semblable qui fait dire au président de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec, Jean-Guy Doucet, que FerroAtlantica devrait s’installer à Bécancour.
«Ça va de soi, d’après moi. On a une main-d’œuvre et des sous-traitants disponibles. Elle devrait se mettre à l’endroit où il y a ce type d’entreprise, l’endroit où on vient de mettre à pied des travailleurs», croit-il.
L’entreprise devrait annoncer sa décision d’ici quelques mois.
Bon signe pour Alcoa
Pauline Marois a également annoncé que FerroAtlantica bénéficiera d’un rabais de 20% sur le tarif L, soit celui que paient les entreprises qui consomment beaucoup d’énergie, dont les alumineries. Alors qu’Alcoa est justement en discussion avec Hydro-Québec et le gouvernement Marois pour que son tarif soit révisé à la baisse, cette nouvelle pourrait servir de levier à l’entreprise dans les négociations, selon M. Richard.
«Si j’étais à leur place, ça me permettrait de leur dire "si vous baissez les tarifs pour de nouveaux investissements, vous devriez réajuster ceux qui sont déjà sur place". Je crois que ça alimente davantage la négociation en marche», a-t-il estimé.