Reconstruire Bécancour

Par Matthieu Max-Gessler
Définir son identité, attirer des entreprises et des habitants et offrir à ces derniers des services de qualité: voilà la tâche à réaliser dans les années à venir à Bécancour. La reconstruction d’une ville qui a peut-être tenu certaines choses pour acquises et à laquelle se sont attelés une vingtaine d’intervenants des milieux économique et social de Bécancour à compter d’aujourd’hui.
Le «chantier économique» que souhaitait tant Jean-Guy Dubois vient de se multiplier. Après avoir passé l’avant-midi à discuter avec 22 intervenants de divers horizons, le maire de Bécancour mettra ses jetons sur la petite et moyenne entreprise (PME). Une façon de diversifier l’économie locale, mais aussi de peupler davantage sa ville.
«On a pris beaucoup d’emplois, mais on n’a pas nécessairement fait suivre l’offre résidentielle. La PME va fort potentiellement nous amener des gens», a-t-il soutenu à l’issue de la réunion, mercredi après-midi.
Il reconnaît qu’un autre défi se pose: celui de fournir à d’éventuels nouveaux citoyens une qualité de vie intéressante.
«On a fermé trois caisses populaires, j’ai hâte de voir une station-service rouvrir à Sainte-Angèle-de-Laval et on a plusieurs écoles qui ont tout juste la masse d’élèves pour les garder ouvertes. On veut développer une ville, mais on ferme des commerces et des services. Attirer des entreprises, des citoyens et offrir des services de qualité, ça fait partie du chantier qui touche notre image», a-t-il déploré.
Le travail reste à faire
Le véritable travail n’a cependant pas encore commencé. Les 22 intervenants se sont divisés en sous-comités qui travailleront sur chacun des quatre sous-chantiers identifiés, qui comptent, en plus de la PME et de l’identité de Bécancour, la sous-traitance et la formation. L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) croit d’ailleurs pouvoir apporter son aide, notamment par la recherche appliquée.
«Nous le faisons à La Tuque, sur la biomasse forestière, à Shawinigan et à Trois-Rivières. C’est dans notre mission de travailler avec tous les partenaires», a indiqué la rectrice de l’UQTR. Nous sommes là pour travailler sur des projets sur lesquels nous avons une expertise, comme la chimie verte», a indiqué la rectrice de l’UQTR, Nadia Ghazzali.
Ce créneau est tombé dans l’œil de Jean-Guy Dubois, qui croit que du développement peut se faire en ce sens, notamment au parc industriel Laprade.
«C’est un secteur très prometteur, tout ce qui touche la couleur verte: la réutilisation, le recyclage et toutes ces choses-là. On a déjà une petite cellule de penseurs dans le coin qui s’intéresse à ça et on va les mettre à contribution», a-t-il indiqué.
Tirer son épingle du fonds de diversification
Le nouveau maire compte sur le Fonds de diversification économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie, une manne de 200 millions de dollars destinée à compenser la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, pour donner un second souffle à sa ville.
«On devrait avoir droit à 75 M $ de ce fonds-là, qui est une opportunité importante pour Bécancour. Mais il faut avoir les projets pour aller chercher cet argent», a reconnu M. Dubois.
Les quatre comités formés mercredi doivent émettre leurs recommandations d’ici la fin avril. Aucun objectif en termes de création d’emplois n’a toutefois été fixé pour l’instant.