Donald Martel rencontre les travailleurs

Par Guillaume Jacob
Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, s’est rendu sur la ligne de piquetage des travailleurs en lock-out de Silicium Québec, le 10 mai. Il appelle la direction de la compagnie à revenir à la table de négociation, et le gouvernement du Québec à se mêler du dossier.
Une semaine après le déclenchement du lock-out des 145 travailleurs de Silicium Québec, Donald Martel prend la parole.
Le député caquiste demande aux ministres du Travail et du Développement économique de « se mettre le nez dans le dossier », notamment en faisant pression sur la direction pour qu’elle revienne à la table des négociations.
«Après ma rencontre avec le syndicat, leur démarche m’apparaît transparente. On était dans un début de négociations et je crois que l’entreprise aurait dû continuer de bonne foi», a commenté le député.
Celui-ci a tenté à plusieurs reprises de rencontrer la direction, sans succès. Avant de donner son appui aux travailleurs, il affirme s’être assuré qu’ils n’avaient perpétré aucun bris d’équipement ou ralentissement de travail avant le lock-out.
Le député croit que l’entreprise doit aussi faire preuve de transparence pour expliquer pourquoi elle demande des baisses de rémunération de l’ordre de 24 %.
«On dit que la production ici est plus chère que dans les autres usines de l’entreprise aux États-Unis, mais l’entreprise ne veut pas ouvrir ses livres.»
Bien que son parti, la Coalition-Avenir Québec, ne soit pas reconnu pour ses affinités avec les syndicats, Donald Martel souligne que ceux-ci sont nécessaires dans des cas comme celui de Silicium Québec.
«Je pense que la compagnie a le devoir de se comporter en bon citoyen corporatif. Pour le moment, j’ai l’impression qu’on se dit : "on va les faire crever de faim. Quand les employés seront assez affamés, ils plieront."»
Le député croit qu’en 2013, les relations de travail ne doivent plus fonctionner de la sorte. Faisant allusion aux dindes et à la pizza que l’entreprise avait déjà offert à ses employés il a déclaré : « c’est bien beau, mais il ne faut pas prendre les gens pour des dindes non plus. » Cette dernière réplique lui a valu un tonnerre d’applaudissements de la part des travailleurs.
L’entreprise propriétaire de l’usine, Globe Specialty Metals, n’a pas rappelé l’Écho vendredi.
Les retraités en reste
Le député Donald Martel demande aussi à Québec de régulariser la situation des retraités de Silicium Bécancour.
C’est que les travailleurs ayant pris leur retraite avant octobre 2010 ont hérité d’un grand trou dans leur régime de retraite. L’entreprise Silicium Bécancour a été scindée en deux après la faillite de sa filiale de silicium de grade solaire. Le régime de retraite déficitaire est passé dans le tordeur de cette faillite et son déficit n’a jamais été comblé. Or, Investissement Québec avait octroyé un prêt de 25 M$ à Silicium Bécancour. Certains retraités affirment que la société d’État a empoché des intérêts sur ce prêt.