Lock-out chez Silicium Bécancour
Les quelque 145 travailleurs syndiqués de Silicium Bécancour se retrouvent en congé forcé. L’entreprise a décrété un lock-out à 3 h dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les travailleurs faisaient du piquetage vendredi matin devant l’usine située dans le parc industriel de Bécancour. Celle-ci demeure en activité grâce au travail des cadres. «Ce n’est pas une grosse surprise, a témoigné un travailleur. On voyait bien les intentions de la partie patronale depuis le début.»
La convention collective des travailleurs venait à échéance le 30 avril dernier. Malgré l’intervention d’un conciliateur durant les négociations, le syndicat et la partie patronale n’avaient pas réussi à s’entendre.
«Nous avons l’impression que l’employeur ne veut pas faire de concession», indique Jean Simoneau, président du syndicat des travailleurs de Silicium Bécancour. Il souligne que le syndicat avait proposé une entente qui comprenait des concessions de la part des employés.
«Toute la convention collective posait problème aux yeux de l’employeur. On nous demandait des baisses salariales de l’ordre de 24 % et des changements au régime de retraite, aux assurances collectives, au barème de vacances», énumère-t-il.
D’ailleurs, les travailleurs s’étaient prononcés presque à l’unanimité en faveur du recours à des moyens de pression. L'employeur les aura devancés.
Le président du syndicat soupçonne l’entreprise de vouloir réduire ses coûts de main-d’œuvre de 40 à 45 %. «Pour une usine qui fonctionne à plein régime, c’est inacceptable. C’est démesuré», déplore-t-il.
Depuis presque un an, l’usine Silicium Bécancour est propriété de Globe Specialty Metals, dont le siège social est à New York. Celle-ci n’avait toujours pas rappelé l’Écho vendredi midi.
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