Plus d’électricité, moins de gaz naturel

Par Guillaume Jacob
La future usine d’urée que l’entreprise IFFCO compte construire à Bécancour devrait miser sur l’électricité pour diminuer sa consommation de gaz naturel.
La coopérative indienne adaptera plusieurs des équipements du procédé de fabrication afin qu’ils soient activés par l’électricité plutôt que par le gaz, comme c’est le cas dans les autres usines du genre à travers le monde.
« Nous utiliserons l’hydroélectricité québécoise et diminuerons ainsi nos émissions de carbone », souligne Hélène Laplante, vice-présidente Communication et responsabilité sociale d’IFFCO Canada.
La fabrication d’urée, utilisée principalement comme engrais, nécessite beaucoup de gaz naturel. En plus de source d'énergie pour les équipements, le gaz est l'une des matières premières qui entrent dans la fabrication de cet engrais.
L’utilisation de l’électricité comme source d’énergie de remplacement pour une partie des équipements permettra à l’usine de réduire de 10 à 15 % les émissions de gaz à effet de serre, prévoit Steve Psutka, vice-président Technique.
En vertu des quantités d’électricité consommées, l’usine pourra se qualifier pour les tarifs préférentiels d’Hydro-Québec pour les industries énergivores. Ces adaptations d’équipement nécessiteront davantage d’investissements au départ, mais permettront de sauver sur les frais d'exploitation à long terme.
L’entreprise voit ce projet comme une occasion à saisir pour rehausser les standards de cette industrie. « On veut que ce projet devienne un modèle », indique Mme Laplante.
Étude environnementale
Le projet d’usine d’IFFCO en est toujours au stade d’évaluation environnementale.
Certaines craintes ont déjà été soulevées voulant que les grands besoins en gaz naturel de l’usine puissent militer pour l’exploitation des gaz de schiste dans la Vallée-du-Saint-Laurent.
Il n’y a aucun lien entre le projet et l’exploitation du gaz de schiste au Québec, a voulu préciser Simon Pillerella, Vice-président Développement des affaires. « Le gaz est acheminé à Bécancour par des oléoducs et provient d’ailleurs au Canada ou aux États-Unis. Les dirigeants de l’entreprise ont décidé d’implanter une usine ici en sachant très bien qu’il n’y avait pas d’exploitation de gaz au Québec. »
Les grandes lignes du projet :
- Le parc industriel de Bécancour a été choisi parmi 40 autres sites en Amérique du Nord.
- L’usine nécessitera 1,2 milliard $ d’investissements et emploiera 250 personnes.
- L’urée produite à Bécancour permettra d’alimenter le marché québécois (400 000 tonnes par année), qui repose uniquement sur l’importation pour l’instant.
- Les frais d'exploitation de l’usine avoisineront les 270 M$ par année.