Les étudiants et leur dette

Par Joany Dufresne
Plusieurs étudiants s’endettent pour payer leurs études postsecondaires. Une fois diplômés, ils doivent commencer à rembourser leur dette, ce qui n’est pas facile pour tous.
Lorsqu’on trouve un emploi dès la fin de ses études, le remboursement de ses prêts est rarement un problème. Dans le cas contraire, les dettes deviennent source d’angoisse.
Diplômé en communication sociale, Yannick n’a pas trouvé d’emploi dans son domaine à sa sortie de l’Université du Québec à Trois-Rivières au printemps 2012. Après avoir demandé un délai, il devra faire face à son prêt de 23 000 $ en avril. Il est stressé à l’idée de ne toujours pas avoir d’emploi d’ici là.
« Ça semble gros comme fardeau, mais c’est un mal nécessaire. Sans les prêts et bourses, je ne serais pas où j’en serais en ce moment avec mes études », dit-il.
Yannick a fait le choix de ne pas travailler durant ses études inversement à son confrère Pierre-Olivier qui travaillait simultanément à temps plein.
« Je voulais sortir du baccalauréat et ne pas avoir la corde au cou. J’ai dû faire des sacrifices, mais aujourd’hui mon prêt étudiant est remboursé », affirme celui qui devait moins de 3000 $.
Pour Maxime, diplôme de l’UQTR en 2010 en administration, le remboursement de ses dettes n’est qu’une question de temps. Embauché dès sa diplomation, il cumule une somme de 22 000 $ depuis le début de ses études dû aux prêts et bourses, à sa marge de crédit étudiante et sa carte de crédit.
« Si on m’offrait 25 000 $ demain pour acheter mon diplôme, je ne le ferais pas », dit-il.
Même situation pour Aryane de Trois-Rivières. La bachelière en traduction de l’Université de Montréal espère rembourser ses 20 000 $ de dettes moins de quatre ans.
« C’est quand même beaucoup de dettes, mais ça en vaut la peine. J’ai travaillé durant mes études, sinon ma dette aurait été dans les environs de 30 000 $ », précise-t-elle.
Étudier sans trop s’endetter
La moyenne des dettes pour un baccalauréat au Québec est de 20 000 $.
Pour les étudiants qui souhaitent réduire ce montant, Gilles Rivard, syndic de faillite, leur conseille de budgétiser et d’éviter les achats compulsifs. « Le crédit est un outil et il faut que ça reste un outil. Il y a une question d’éducation et de discipline à développer », dit-il. Par la budgétisation, les étudiants vont pouvoir adapter leurs choix de vie adéquatement sans s’endetter inutilement.