Le fonds de 200 millions $ n'en est pas un

Par L'Écho
Le fonds de diversification de 200 millions $ prévu par Québec pour le Centre-du-Québec et la Mauricie à la suite de fermeture de la centrale Gentilly-2 n’en est pas complètement un.
Mardi, le bureau de la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement, Élaine Zakaïb, a confirmé que ce montant serait plutôt distribué sous forme de prêts et de garanties de prêts aux prises de participation au capital. Par ailleurs d’autres montants seront consentis sans obligation de remboursement.
Annoncé par le gouvernement du Québec le 12 octobre dernier, ce fonds doit aider la relance économique des deux régions qui seront affectées par la fermeture de Gentilly-2, le 28 décembre prochain.
Vives réactions
Les réactions des intervenants régionaux ont été nombreuses à la mise en lumière de cette importante nuance.
« C’est vraiment choquant, a confié d’emblée le député caquiste de Nicolet-Bécancour, Donald Martel. Ça veut dire qu’il ne s’agit pas d’argent neuf. Ce n’est pas ce qu’on nous avait dit. »
Pour M. Martel, comme pour la députée de Trois-Rivières, la libérale Danielle St-Amand, cela fait une fois de plus montre « de l’improvisation du Parti québécois dans ce dossier ».
« Ce n’est pas ce que nous avions compris. Ça nous déçoit, a quant à lui exprimé le président de la Chambre de commerce du Cœur du Québec, Jean-Denis Girard. Nous avons vérifié le fonctionnement de fonds de diversification dans d’autres régions et dans la plupart des cas, il s’agit de subventions avec conditions. Pourquoi serait-ce différent ici ?
« On travaille maintenant en prévision de la commission parlementaire, où on espère obtenir réponse à nos questions. »
Détail caché ?
Mardi, la ministre Zakaïb a indiqué à TVA Nouvelles qu’il n’avait jamais été question de subventions dans le cas du fonds de 200 millions, mais bien de prêts. Elle prétend avoir toujours été très claire là-dessus.
Or, dans le communiqué émis à la suite de l’annonce, le 12 octobre, jamais ne spécifie-t-on comment se déclinera cette aide.
« Par ce fonds, le gouvernement tient son engagement de soutenir l'économie de ces régions dans la transition qui suivra le déclassement de la centrale nucléaire de Gentilly-2. En collaboration avec les acteurs économiques du milieu, nous veillerons à soutenir les travailleurs de la région ainsi qu'à favoriser le démarrage et la croissance de nouvelles industries et de nouvelles entreprises, notamment dans le secteur de l'économie verte », déclarait la ministre Zakaïb, dans le communiqué émanant de l’annonce du 12 octobre.
« Pour nous, les régions constituent une grande richesse et font partie de nos priorités. Avec ce fonds de diversification, nous mettons en place les mesures nécessaires pour appuyer les entreprises et les travailleurs touchés par la fermeture de Gentilly-2. Le fonds permettra également aux régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie de saisir les occasions d'affaires qui se présentent à elles », ajoutait Mme Zakaïb, dans le même communiqué.
La commission parlementaire sur les impacts de la mise à l’arrêt de la centrale nucléaire Gentilly-2 et le plan de diversification économique qui s’y rattache aura lieu les 29 et 30 janvier.