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Une candidate conservatrice au N.-B. compare la politique LGBTQ+ aux pensionnats

durée 14h53
1 octobre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

FREDERICTON — Une ministre progressiste-conservatrice au Nouveau-Brunswick qui sollicite un nouveau mandat a créé une controverse après avoir comparé l'ancienne politique de la province sur l'identité sexuelle dans les écoles au système des pensionnats pour Autochtones.

Sherry Wilson, ministre responsable de l'Égalité des femmes dans le gouvernement de Blaine Higgs, faisait référence à la politique qui permettait à l'époque aux enseignants d'utiliser les prénoms et pronoms préférés des élèves transgenres et non binaires à l'école.

Invoquant le «droit des parents», le gouvernement progressiste-conservateur de Blaine Higgs a modifié cette directive en 2023: les enseignants doivent maintenant obtenir le consentement des parents des élèves de moins de 16 ans.

Dans une publication sur Facebook lundi, à l'occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, la ministre Wilson soutenait que le système des pensionnats avait isolé les enfants autochtones de leurs parents, de leurs valeurs traditionnelles et de leur culture familiale.

Elle concluait en s’engageant à «tenir les parents d’enfants mineurs informés et impliqués dans le développement de leurs enfants pendant qu’ils sont confiés à nos écoles publiques».

L’équipe progressiste-conservatrice n’a pas répondu à une demande de commentaires, et la publication Facebook de Mme Wilson a été supprimée depuis.

Le chef de la Première Nation de Pabineau, Terry Richardson, a demandé lundi soir le retrait de sa candidature dans Albert-Riverview, au sud de Moncton. «Premier ministre Higgs, vous devez faire en sorte que cette femme se retire immédiatement (…) Honte à vous et honte à votre parti», a écrit le chef Richardson sur les médias sociaux.

Les six chefs de la nation Wolastoqey ont également demandé le retrait de sa candidature. Selon les chefs malécites, il n’y a aucune comparaison à faire entre le «vol, l’abus et le meurtre» d’enfants au nom de l’État et du christianisme, et les politiques scolaires sur le choix individuel des prénoms et des pronoms.

«Nous savons que des membres autochtones de la communauté 2SLGBTQIA+ sont touchés de manière disproportionnée par les positions et attitudes sectaires», écrivent-ils dans un communiqué.

Les chefs de Mi’gmawe’l Tplu’taqnn, qui représentent les neuf nations mi’kmaq du Nouveau-Brunswick, estiment qu'il est «offensant et irrespectueux» d'essayer de comparer les deux situations.

«La façon dont un enseignant au Nouveau-Brunswick travaille avec des enfants de diverses identités de genre pour les faire sentir en sécurité n’est pas la même chose que de voir un enfant arraché des bras d’un parent pour être retiré de sa famille, de sa communauté et de sa culture», ont indiqué les chefs mi’kmaq dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux.

La cheffe libérale, Susan Holt, a qualifié de «complètement irrespectueux et inapproprié» le message de Mme Wilson. «De toute évidence, cela démontre son manque de compréhension de l’histoire de base et constitue un autre exemple du manque de respect de ce gouvernement envers les Premières Nations», a-t-elle indiqué dans une déclaration écrite.

La cheffe adjointe du Parti vert, Megan Mitton, a qualifié le message de Mme Wilson d’«odieux, d'indéfendable et de complètement faux», et elle lui a demandé de s’excuser auprès des communautés autochtones du Nouveau-Brunswick et du pays.

Hina Alam, La Presse Canadienne