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OGM: le lobby agrochimique n'a pas rédigé le document, insiste l'ACIA

durée 15h59
19 septembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

OTTAWA — L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) insiste être l'unique auteur du document portant sur une nouvelle génération d’organismes génétiquement modifiés (OGM) malgré que le nom d'une dirigeante d'un lobby agrochimique soit indiqué comme l'auteure dans les métadonnées.

«L'ACIA a rédigé le document en question», écrit un de ses porte-parole dans un courriel d'explications transmis à La Presse Canadienne à la suite d'une demande de commentaires au sujet d'un article publié lundi par Radio-Canada.

L'organisation raconte que, dans le cadre de consultations, une ébauche de mise à jour d'une partie du règlement sur les semences a été transmise à des associations de l'industrie représentant les développeurs de semences pour qu'elles fournissent de la «rétroaction».

C'est «dans l’une des copies retournées» que l'ACIA a continué de travailler, mentionne-t-on. Cette copie porte les métadonnées associées à Jennifer Hubert, la directrice générale du secteur de la biologie végétale au lobby CropLife Canada.

Le document a été «révisé» par l'ACIA et «ensuite été communiqué à un groupe d'intervenants plus larges», dont des organismes sans but lucratif et des associations biologiques pour recueillir leurs commentaires.

Les «directions clés proposées» ont été rédigées par l'agence, soutient le porte-parole. Il ajoute que «les parties externes, y compris les associations d'industries, ne sont pas les auteurs des documents de l'ACIA».

«Main dans la main»

Dans un communiqué, le groupe militant Vigilance OGM estime qu'il est «scandaleux» que le gouvernement fédéral «laisse les lobbys faire leurs propres règlements» en utilisant les documents créés par les représentants de l'industrie des pesticides et des OGM «comme proposition réglementaire» des nouvelles semences d'OGM.

Appelé à réagir aux explications de l'ACIA, le coordinateur de l'organisme, Thibault Rehn, a répondu qu'il «n'achète pas leurs explications», lui qui a reçu le document «écrit par l'industrie» et ensuite «peut-être modifié» par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Quoi qu'il en soit, M. Rehn estime que la situation actuelle «prouve à quel point» l'ACIA a «tellement l'habitude de travailler main dans la main que de s'échanger des documents et prendre des documents écrits par l'industrie, ça ne semble pas poser de problèmes».

Son groupe note également que l'ACIA semble consulter d'abord l'industrie avant les autres partenaires alors que les parties qui ont des intérêts financiers dans des changements réglementaires devraient être contactées après les agriculteurs, la société civile et les scientifiques indépendants.

Michel Saba, La Presse Canadienne