Les compétences des infirmières sous-utilisées dans le réseau, dénonce l'OIIQ

Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Les compétences des infirmières sont sous-utilisées dans le réseau de la santé, dénonce jeudi l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Ce n'est pas normal que les infirmières de nuit soient utilisées davantage à leur plein potentiel que celles de jour dans un même établissement, fait valoir l'Ordre.
En moyenne, 40 % des activités exercées par les 86 000 infirmières qui pratiquent au Québec pourraient être effectuées par un autre professionnel, comme une infirmière auxiliaire ou un préposé aux bénéficiaires.
«Si on veut entre autres améliorer l'accès, qui est le talon d'Achille de notre réseau, il faut maximiser ce potentiel», mentionne en entrevue le président de l'OIIQ, Luc Mathieu.
On observe des variations par rapport à la pratique infirmière un peu partout sur le territoire. Par exemple, deux hôpitaux comparables ne permettront pas aux infirmières d’exercer leur travail de la même façon et avec la même autonomie professionnelle.
«Il y a une réalité aussi dans les hôpitaux: les infirmières de jour, elles peuvent faire certaines affaires, celles de soir, elles peuvent en faire un peu plus, puis celles en nuit, encore plus. Mais qu'est-ce qui se passe entre ces quarts de travail? C'est que de soir, il y a un peu moins d'intervenants et encore moins la nuit. Pourtant, ce sont les mêmes infirmières, les mêmes compétences avec les mêmes patients. Alors, comment ça se fait que l'organisation du travail fasse en sorte qu'on ne leur permet pas de mettre à contribution tout le potentiel qu'elles ont?» soulève M. Mathieu.
Il y a «des blocages à la collaboration» et autant Santé Québec que les établissements pourraient mieux répartir les activités exercées par les différents professionnels de la santé.
L'OIIQ appelle à une révision majeure de la collaboration interprofessionnelle afin d'améliorer l’efficacité de la première ligne. «On ne veut pas faire ça tout seul, on veut faire ça avec les autres intervenants, les autres professionnels de la santé. On n'est pas dans un discours corporatif, on est vraiment dans la perspective d'améliorer l'accès», précise M. Mathieu.
—
La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.
Katrine Desautels, La Presse Canadienne