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Le CUSM inaugure son nouveau centre de robotique chirurgicale

durée 11h29
30 avril 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le Centre universitaire de santé McGill a inauguré mercredi à l'Hôpital général de Montréal un nouveau centre de robotique chirurgicale qui, aux dires de son directeur, permet à la chirurgie d'entrer de plain-pied dans le 21e siècle en exploitant la puissance de l'intelligence artificielle.

Le Centre supérieur de performance chirurgicale et de robotique (SuPER) met la robotique et l’IA au service de nombreuses disciplines médicales, qu'il s'agisse de la cardiologie, de la radiologie ou de multiples formes de chirurgie.

«Nous appelons ça l'avenir de la chirurgie, a dit le directeur et fondateur du centre, le professeur Amir Hooshiar. Les outils qu'on présente aujourd'hui sont futuristes, ils ont un degré plus élevé d'autonomie et d'intelligence. Nous pensons vraiment que l'avenir de la chirurgie passe par la robotique chirurgicale et l'intelligence artificielle.»

L'objectif de SuPER est de rendre les procédures médicales moins invasives, plus personnalisées, plus sûres et plus efficaces.

Cela devrait aussi permettre, a ajouté le professeur Hooshiar, de faire encore plus avec les ressources limitées dont dispose le système de santé.

Si l'intervention est moins longue et moins invasive, et que le patient récupère ensuite plus rapidement, l'économie de temps et de ressources réalisée devrait permettre de traiter plus de patients.

On économisera aussi du temps en réduisant la fréquence des complications et des réadmissions si les interventions les plus difficiles sont d'emblée mieux réussies, a souligné le professeur Hooshiar.

«On manque de chirurgiens capables de faire les interventions les plus complexes, en même temps que la population vieillit, a-t-il rappelé. Les robots chirurgicaux de prochaine génération que nous développons vont permettre aux chirurgiens de réaliser des interventions plus sécuritaires, plus rapides et moins coûteuses.»

SuPER serait le tout premier centre canadien de robotique chirurgicale et d’intelligence artificielle en milieu hospitalier capable de faire avancer la recherche translationnelle, du laboratoire jusqu’à la clinique. Il rassemble des cliniciens, des ingénieurs, des chercheurs et des étudiants de tous horizons pour concevoir, développer, tester et perfectionner des solutions répondant à de réels besoins cliniques.

SuPER s'appuie sur une flotte de plateformes robotiques intelligentes qui, pour la plupart, ont été développées au sein de la Plateforme d'innovation clinique de l’Institut de recherche du CUSM.

Alimentées par l’intelligence artificielle et des données cliniques réelles, ces plateformes amplifient les compétences et les capacités des chirurgiens en leur permettant, par exemple, de peaufiner leurs techniques avant d'entrer en salle d'opération ou encore, une fois qu'ils y sont, de réduire une fracture plus efficacement ou de rejoindre des régions du corps difficilement accessibles.

«Ces technologies permettent aux chirurgiens de faire des choses dont ils sont présentement incapables, a assuré le professeur Hooshiar. Même avec les techniques les plus sophistiquées, des fois on n'a pas d'autre choix que de découper et d'ouvrir. Mais si on peut passer par les orifices naturels du corps, ce n'est plus nécessaire.»

D'autant plus, a-t-il ajouté, que la maîtrise de certains de ces outils peut être plus rapide que la maîtrise de la chirurgie manuelle.

Il n'est toutefois pas question d'un jour remplacer le chirurgien par l'équivalent médical du Terminator, assure le professeur Hooshiar.

Des règles très strictes encadrent en ce moment le rôle que les robots peuvent, ou ne peuvent pas jouer, mais il faut néanmoins être vigilants et proactifs pour baliser l'autonomie qu'on leur accorde, selon lui.

«Le robot est un outil sophistiqué et perfectionné entre les mains du chirurgien, a conclu le professeur Hooshiar. Il est au service du chirurgien. Il pourra automatiser certaines parties de l'intervention, mais pas l'intervention en entier.»

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne