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Le Canada n'a pas l'intention de taxer les bénéfices exceptionnels des pétrolières

durée 10h43
22 septembre 2022
La Presse Canadienne, 2022
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Par La Presse Canadienne, 2022

MONTRÉAL — Appelé à réagir sur la déclaration du secrétaire général de l'ONU qui demande aux pays développés «de taxer les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur des combustibles fossiles», le ministre de l'Environnement du Canada a déclaré que le Canada s'assurait déjà que les pétrolières paient leur juste part.

Dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, mardi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a qualifié la crise climatique de «cas d’école d’injustice morale et économique» en soulignant que le G20 émet 80 % du total des émissions de gaz à effet de serre.

«Aujourd’hui, j’appelle tous les pays développés à taxer les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur des combustibles fossiles. Ces fonds devraient être reversés, d’une part, aux pays dans lesquels la crise climatique occasionne des pertes et des dommages, et, d’autre part, aux personnes qui sont mises en difficulté par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie», a indiqué Antonio Guterres.

Jeudi matin, La Presse Canadienne a demandé au ministre de l'Environnement du Canada de commenter cette sortie du secrétaire général de l'ONU, mais Steven Guilbault n'a pas manifesté d'intérêt pour «taxer les bénéfices exceptionnels» des pétrolières.

« Je pense que le secrétaire général parlait également du fait que ces entreprises doivent faire leur part en matière de lutte aux changements climatiques. C'est pourquoi, au Canada, nous avons mis en place la tarification carbone. Nous nous sommes battus jusqu'en Cour suprême pour pouvoir mettre en place ce mécanisme-là et il est en place», a indiqué le ministre lors d'une téléconférence avec les médias pour conclure sa participation à la semaine du climat à New York.

Steven Guilbault a ajouté que son gouvernement a instauré «de nombreux mécanismes» comme la réglementation pour la réduction des émissions de méthane.

Le Canada s'est engagé, d'ici à 2030, à réduire les émissions de méthane provenant du secteur du pétrole et du gaz d'au moins 75 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2012.

«Notre monde est au plus mal»

Mardi, Antonio Guterres a rappelé que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45 % d’ici à 2030 pour que l’on puisse espérer atteindre le niveau zéro à l’horizon 2050.

«Pourtant, les émissions atteignent des niveaux records : elles sont en passe d’augmenter de 14 % au cours de cette décennie», a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU a commencé son discours en prononçant ces mots: «Notre monde est au plus mal», soulignant que la crise climatique est l’enjeu déterminant de notre époque.

«La planète est en feu, les gens souffrent – et les plus vulnérables sont les plus touchés», s'est indigné Antonio Guterres en mentionnant que «la guerre suicidaire contre la nature» met en péril «la Charte des Nations Unies et les idéaux qu’elle porte».

Stéphane Blais, La Presse Canadienne