La décision de McGill de supprimer 25 équipes sportives qualifiée de «regrettable»

Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
Le directeur général de U Sports, Pierre Arsenault, qualifie de «regrettable» la décision de l'Université McGill de supprimer 25 équipes sportives après la saison 2025-2026.
L'université a indiqué avoir «mené un examen approfondi, incluant des discussions avec des intervenants internes et externes», avant de parvenir à sa conclusion jeudi dernier.
«Nous sommes constamment en train de célébrer la complexité de la vie d'un étudiant-athlète et l'importance de ses performances et de ses réalisations, ne serait-ce que pour concilier études et sport de haut niveau, a déclaré M. Arsenault. Nous sommes donc conscients que cette nouvelle est difficile à encaisser pour les étudiants-athlètes et les entraîneurs, et nous comprenons que lorsqu'un établissement fait de tels choix, c'est qu'il n'y avait pas d'autres options viables.»
McGill a précisé qu'un audit réalisé en 2024 et un examen externe indépendant mené en 2025 ont clairement démontré que la structure actuelle «n'était plus viable».
L’université a indiqué avoir passé en revue tous ses clubs et équipes au cours des derniers mois en se basant sur de multiples critères, dont le modèle sportif de la RSEQ — le cadre utilisé par l’organisme régissant le sport scolaire du Québec — ainsi que la viabilité compétitive, le bassin de recrutement et les besoins en ressources.
Parmi les programmes supprimés pour 2026-2027 figurent l’athlétisme, le rugby féminin et le volleyball masculin. La liste complète comprend également le badminton, le baseball, l’escrime, le hockey sur gazon, le patinage artistique, le golf, la crosse, les sports de bûcheronnage, le ski nordique, la voile, le squash et le tennis.
De plus, McGill a précisé que le retour de ses équipes de cheerleading et de flag-football féminin dépendra de l’octroi d’une exemption par la RSEQ pour la saison prochaine.
Dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne, Athlétisme Canada a exprimé sa déception à l’égard de McGill.
«Athlétisme Canada est extrêmement déçu et consterné par la décision de l’Université McGill de supprimer son programme d’athlétisme en 2026. Les répercussions dépassent le cadre d’un seul programme universitaire. Elles touchent l’ensemble de l’athlétisme canadien, le développement des athlètes et l’accès aux compétitions et aux installations d’entraînement de haut niveau au Québec et partout au pays.»
McGill étant l'une des trois seules universités canadiennes à posséder une piste d'athlétisme intérieure inclinée, Athlétisme Canada a déclaré que «cette décision prive les athlètes de partout au pays d'opportunités. Nous exhortons fortement l'Université à revoir sa décision. Athlétisme Québec et Athlétisme Canada sont prêts à collaborer avec l'Université afin de trouver des solutions pour rétablir le programme.»
M. Arsenault a indiqué que U Sports avait été informé de la décision peu avant son annonce, mais sans obtenir beaucoup d'informations.
«Ces questions sont toujours traitées en interne afin de déterminer quels programmes sont viables, non seulement pour le sport, mais pour l'ensemble de l'établissement, a-t-il expliqué. Nous avons reçu quelques informations préliminaires, mais aucun détail sur les mesures prises.»
Interrogé sur la possibilité d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise, M. Arsenault a souligné l'importance de mettre en valeur l'impact du sport universitaire.
«En fin de compte, je pense que ce que nous voulons essayer de faire, c'est simplement continuer à sensibiliser, à célébrer et à diffuser largement l'information et l'impact, non seulement auprès des étudiants-athlètes eux-mêmes, mais aussi au-delà, a-t-il dit. Et l’impact que cela a sur les jeunes, dès leur plus jeune âge, qui découvrent les possibilités offertes par l’université et s’engagent pleinement dans leur développement afin que ces mêmes opportunités puissent leur être accessibles.»
Abdulhamid Ibrahim, La Presse Canadienne