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Jeunes sportifs: le Shriners offre une clinique unique au Canada

durée 10h00
4 juin 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

MONTRÉAL — Une nouvelle clinique interdisciplinaire mise sur pied par Les Hôpitaux Shriners pour enfants - Canada vise à offrir aux jeunes sportifs qui se blessent un accompagnement à tous les niveaux adapté à leur réalité.

L'équipe interdisciplinaire de médecine sportive comprend ainsi des chirurgiens orthopédiques spécialisés en médecine sportive, une infirmière praticienne, des infirmières, un psychologue sportif, une nutritionniste, des spécialistes de la réadaptation, une travailleuse sociale et des professionnels du Centre d'analyse du mouvement des HSE-Canada.

Cette clinique unique en son genre au Canada a été imaginée il y a dix ans par le docteur Thierry Pauyo, qui a réalisé une partie de sa formation à l'Université Harvard, qui fait partie de l'équipe médicale du Canadien de Montréal et qui a déjà travaillé pour les Penguins de la LNH et les Steelers de la NFL à Pittsburgh.

«Moi-même j'étais un étudiant athlète, j'ai joué au hockey à l'université, a confié le docteur Pauyo. Puis j'ai eu des blessures qui ont nécessité des chirurgies, puis c'est là que j'ai compris les enjeux déterminants pour un jeune ou un athlète qui veut revenir. J'ai vu que ce n'est vraiment pas facile de revenir d'une blessure.»

Si les jeunes subissent une blessure qui les éloigne de leur sport pour une période prolongée, a dit le spécialiste, c'est aussi «leur identité qui est un peu attaquée, ça affecte différentes sphères de leur vie, la santé mentale, la nutrition, la vie sociale, la vie à l'école...»

«Avec cette clinique interdisciplinaire, on est capables de non seulement traiter la blessure, mais aussi d'accompagner le patient dans les différentes sphères qui sont touchées, parce que nous, dans le fond, quand un patient vient nous voir, on ne traite pas seulement la blessure, on traite la personne au complet», a dit le docteur Pauyo, qui est directeur de la médecine sportive, chirurgien orthopédiste et spécialiste de la médecine sportive pédiatrique aux HSE-Canada.

Les patients ont accès gratuitement à tous les spécialistes de l'équipe dont ils ont besoin jusqu'à leur retour au jeu, et ce, sans référence de leur médecin de famille. Jusqu'à huit intervenants ont déjà été réunis autour d'une même table, avec le jeune et sa famille, pour développer un plan personnalisé, a confié le docteur Pauyo.

L'équipe interdisciplinaire vise à offrir aux enfants ayant divers problèmes liés à leur blessure - comme l'anxiété de se blesser à nouveau - une prise en charge complète pour les aider à progresser tout au long de leur rétablissement.

Les jeunes patients profiteront aussi de l'expertise du Centre d'analyse du mouvement, qui utilise les dernières innovations en matière de capture du mouvement pour aider à améliorer la réadaptation après une intervention chirurgicale.

Le but de cette prise en charge rapide dans un contexte de délais médicaux qui peuvent être longs, a dit le docteur Pauyo, est de laisser le jeune éloigné de son sport le moins longtemps possible puisque «les délais minimisent le succès des traitements».

«Les jeunes sont comme des athlètes professionnels parce qu'ils s'identifient à leur sport, mais ils ont des besoins différents une fois qu'ils sont blessés, ce n'est pas comme les adultes, a-t-il ajouté. Ça n'existe nulle part ce système où on peut non seulement se faire traiter, mais aussi (obtenir de l'aide) si on a des enjeux de santé mentale qui sont reliés à notre blessure, des enjeux de nutrition, des enjeux de réhabilitation, de réintégration au sport... C'est comme si on traitait les jeunes comme des professionnels, mais à l'hôpital.»

Et même si on associe souvent la médecine sportive aux athlètes de haut niveau, a indiqué le docteur Pauyo, le nouveau programme s'adresse en réalité à ceux qu'il appelle les «jeunes actifs» ― aussi bien le jeune qui s'est blessé pendant un cours d'éducation physique que le joueur qui participe actuellement à la Coupe Memorial.

«On parle de la 'jeunesse active', alors on traite vraiment tout le monde», a-t-il dit. 

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne