Fitzgibbon ne ferme pas la porte à offrir des minéraux pour attirer des entreprises
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie Pierre Fitzgibbon ne ferme pas la porte à offrir des minéraux, comme le lithium, pour attirer de nouveaux joueurs dans la filière batterie.
Selon ce que rapportait Radio-Canada la semaine dernière, le gouvernement serait prêt à céder des parts qu’il détient dans l’entreprise Nemaska Lithium, pour convaincre Honda de choisir le Québec pour la construction d’une usine de cathodes.
Questionné à ce sujet mardi lors d'un point de presse à Montréal, le ministre Pierre Fitzgibbon s'est gardé de commenter directement ce dossier, mais il a évoqué la possibilité d'offrir des minéraux pour attirer des fabricants de véhicules électriques.
«Dans le monde, ce qu'on voit présentement, c'est une recherche de minéraux. Les entreprises de voitures, par exemple, sont soucieuses de l'accès au lithium, au graphite, au sodium, au phosphate, au nickel. Alors c'est sûr qu'au Québec, on a le privilège d'avoir ces ressources» et «le Québec possède beaucoup de gisements de ce type de minéraux», a d'abord expliqué le ministre avant d'ajouter:
«Comment est-ce qu'on travaille nos ressources pour créer de la valeur ici? Alors si c'est (en offrant) une détention partielle pour un joueur quelconque, pourquoi pas?»
Nemaska Lithium est sur le point d'ouvrir une mine de lithium, la mine Whabouchi, dans le territoire crie de la région Eeyou Istchee Baie-James, dans le nord du Québec. Nemaska Lithium possède également une usine de production à Bécancour et l’État québécois détient 50 % des parts de l'entreprise.
Une filière intégrée
Lors d'un discours devant le Cercle canadien de Montréal mardi, Pierre Fitzgibbon a félicité son gouvernement d'avoir investi «massivement dans la filière batterie» dans le but de créer «une filière intégrée».
Il a notamment nommé les minières Nemaska Lithium et Sayona, les fabricants de composants de batteries comme GM-POSCO, Ford-EcoPro BM, le fabricant de cellules Northvolt et les constructeurs de véhicules comme Lion Électrique.
«C'est la première fois dans l'histoire du Québec qu'on peut prendre les ressources et les garder ici, et créer de la richesse», a indiqué le ministre de l'Économie.
Il a souligné que le gouvernement a annoncé 16 milliards $ d’investissements à ce jour dans la filière batterie.
«Mais je travaille avec Investissement Québec sur d’autres projets», a précisé le ministre.
Des syndicats interrompent l'événement
La conférence du ministre au Cercle canadien de Montréal a été retardée par une manifestation syndicale.
Avant que Pierre Fitzgibbon s'adresse aux gens d'affaires, plusieurs dizaines de manifestants se sont bruyamment introduits dans la salle du Palais des congrès où avait lieu l’événement.
Munis de mégaphones, de sifflets et d'instruments de musique, les manifestants, qui brandissaient des bannières du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) sont restés sur place pendant près de 30 minutes.
Les manifestants se sont rendus jusqu’à la table d’honneur, où était assis Pierre Fitzgibbon, et celui-ci a quitté la salle pendant une quinzaine de minutes.
Il n’y a eu aucune intervention de la part de policiers ou de membre de la sécurité et les manifestants ont fini par quitter les lieux sans être escortés.
Les quelque 26 000 membres du SPGQ n'ont toujours pas conclu d’entente avec Québec. Il s’agit, par exemple, d’analystes en informatique, d’inspecteurs, de comptables, de biologistes.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne