Québec maintient le moratoire sur la pêche à la perchaude
Par Louise Grégoire-Racicot et TVA Nouvelles
Québec maintient le moratoire sur la pêche hivernale de la perchaude. Une décision dévoilée jeudi dernier et qui rend le président de l’Aire faunique communautaire (AFC) du lac Saint-Pierre furieux.
Ce moratoire, instauré en mai dernier, interdit la pêche à la perchaude sur le lac Saint-Pierre entre la centrale thermique de Sorel-Tracy et le pont Laviolette.
Stéphane Marin, de l’AFC, ne cachait pas sa colère. «Le chef de cabinet du ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs nous apprend la nouvelle la journée même de l’ouverture de la pêche blanche au doré et au brochet.»
M. Marin précise qu’aucune raison n’a été donnée pour justifier la décision, sinon la protection de la ressource.
«Pendant ce temps, ils ont laissé les pêcheurs commerciaux pêcher tout l’été de l’autre côté du pont Laviolette. Ils punissent les petits pêcheurs sportifs qui vont à la perchaude l’hiver avec leur famille.»
L’AFC avait proposé de diminuer le nombre de prises hivernales, s’il le fallait, pour maintenir l’intérêt de pêcheurs tout en en minimisant les impacts économiques.
Jean Lévesque, président de l’Association des pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre, était tout aussi furieux lorsque TVA Nouvelles l’a rencontré. Il pointe du doigt les scientifiques qui ont produit les études à l’origine du moratoire. L’Association conduira d’ailleurs sa propre étude cet hiver afin de démontrer que la population de perchaude est suffisante.
Un moratoire qui divise
Le moratoire avait aussi ses partisans, dont Paul Messier, directeur général de la Société d’aménagement de la baie Lavallière.
«Il faut faire confiance aux scientifiques qui ont fait cette recommandation après avoir mené pendant des années des études sur la population de poissons », estime-t-il.
«C’est l’éternel combat entre économie et environnement qui se répète. Tout le monde doit suggérer des solutions, pêcheurs ou pas.»
Même son de cloche chez Brian Thorpe, un guide de pêche de la rive nord. Abolir ce moratoire pourrait réduire toute la biodiversité du lac advenant la disparition de cette espèce emblématique.
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