L’imam Adil Charkaoui ne fera pas l'objet d'accusation pour incitation à la haine

MONTRÉAL — L'imam montréalais Adil Charkaoui, qui avait fait l'objet d'une plainte pour menaces et incitation à la violence à la suite de propos tenus en octobre dernier, ne sera pas poursuivi, a conclu le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). 

Le comité de trois procureurs aux poursuites criminelles qui a analysé le rapport d'enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a en effet déterminé que la preuve disponible ne permettait pas de porter d'accusation pour incitation publique à la haine contre M. Charkaoui.

Un organisme avait porté plainte contre l'imam en novembre dernier pour des discours qu'il aurait prononcés les 14 et 28 octobre 2023 au cours de manifestations propalestiniennes à Montréal. 

Selon une traduction obtenue par La Presse Canadienne, M. Charkaoui, connu pour ses antécédents, aurait notamment déclaré: «Dieu, charge-toi des sionistes agresseurs. Ô Dieu, assure-toi de n'en laisser aucun.» 

Appelé à réagir à ce moment aux propos que l'imam aurait tenus, le premier ministre Justin Trudeau les avait alors qualifiés d'«inacceptables» et «antisémites». Il s'en était toutefois remis au jugement de la police et du Service de poursuites pénales à même de «prendre les bonnes décisions».

Le premier ministre du Québec François Legault avait également condamné les propos de l'imam qui relevaient clairement selon lui de «l'incitation à la haine, à la violence». 

M. Charkaoui s'était alors défendu, affirmant que son but était de dénoncer les crimes de guerre en cours à Gaza, ajoutant qu'il s'en était remis à Dieu pour protéger le peuple palestinien et n'avait à aucun moment prononcé le mot «juif».

La Presse Canadienne