Décès de Jean Béliveau
André Béliveau rend hommage à son frère Jean - Claude René se souvient
Avec la participation spéciale d'Éric Beaupré
« Ils n’ont pas fait avec Jean ce qu’ils ont fait avec bien d’autres.» - André Béliveau
Jean Béliveau est trifluvien de naissance. Il est né le 31 août 1931. Il est l'aîné d'une famille de huit enfants, 5 garçons et trois filles. André est l’un des frères de Jean et demeure dans la région de Drummondville. Il a bien voulu accorder une entrevue à L’Écho de Trois-Rivières et livrer quelques secrets.
André Béliveau a appris la mort de Jean mardi soir à 22h30 par sa belle-sœur Élise. « Ce n’était pas une surprise pour nous. On savait depuis déjà plusieurs mois qu’on ne pouvait pas passer à côté de cet événement qui survient aujourd’hui (mardi 2 décembre 2014). Une petite anecdote sur le lieu de naissance de Jean. Dans beaucoup de jeux, on demande où est né Jean Béliveau et la réponse suggérés ces jeux mentionne Victoriaville. Cela est faux, car je confirme que Jean est effectivement né à Trois-Rivières. C’est le seul de la famille à être né dans cette ville.» confirme M. Béliveau.
«Mon père travaillait pour la Shawinigan Water and Power à cette époque qui est l’ancêtre d’Hydro-Québec. Mon père s’occupait des lignes électriques et il a ensuite été transféré à Plessisville et l’année suivante à Victoriaville.» précise-t-il.
« C’était facile pour lui »
L’Écho désirait connaître les motivations de Jean pour le hockey. Il nous raconte cette anecdote : « On disait souvent dans la famille que Jean était né avec des patins. Et c’est vrai! Jean est un gars que lorsqu’on le regardait jouer sur la glace, les gens disaient qu’il ne patinait pas. Mais, c’était tellement facile pour lui! Il avait eu sa première paire de patin en cadeau. C’était dans les années 45-46-47, mon père faisait une patinoire à l’extérieur sur la rue Notre-Dame à Victoriaville. Il n’y avait pas d’arénas à l’époque.»
« Jean était toujours sur la glace. C’était l’école et la glace. Lorsque je suis né, Jean venait de quitter pour les Citadelles de Québec (ancêtres des Ramparts) à ses 17 ans. Mes frères et mes sœurs m’ont raconté à quel point c’était facile pour lui de jouer. C’était un phénomène de l’époque comme Crosby peut l’être aujourd’hui. Il a ensuite gradué pour les AS. À ce moment-là, il n’y avait pas de repêchage comme aujourd’hui. Le joueur signait une carte. Il n’y avait pas d’associations pour les joueurs à cette époque et mon père a toujours refusé de vendre son fils à une organisation, s’il n’avait pas des conditions spécifiques. Il faut dire que jouer au hockey n’était pas très payant à ce moment-là. Mais ils n’ont pas fait avec Jean ce qu’ils ont fait avec bien d’autres.»
Un talent supérieur
Leur père s’occupait de tous les enfants d’une façon équitable. « Jean pour sa part avait un talent que les autres n’avaient pas. C’était vraiment un talent supérieur à la moyenne animé par des joueurs PRO talentueux. Il y avait à cette époque un inconnu qui s’appelait Maurice Richard! Et l’équipe des Canadiens était très reconnue, car ils ont toujours construit sur des bases solides. En fait il était un sportif accompli et il a même hésité à faire une carrière au baseball ou au hockey. Mais comme le baseball n’était pas développé à cette époque au Québec, il est allé vers le hockey car son talent était prédominant dans ce sport. »
Jean Béliveau a toujours su qu’il serait un joueur de hockey. Il a peut-être douté à une certaine époque jusqu’où il pourrait aller dans ce sport mais il a toujours été en avance sur les autres.
« Même en bas âge, il jouait avec des adultes explique André Béliveau. Ça aurait péché qu’il ne soit pas un joueur de hockey. Et moi j’ai commencé à réaliser que Jean était quelqu’un pas comme les autres et c’est vers l’âge de 7-8 ans que je l’ai suivi de façon plus assidue. Notamment quand il a signé son contrat. Il y avait trois grands enjeux à ce moment : la politique, la religion et le hockey… Pas nécessairement dans cet ordre! »
Pour André Béliveau et toute la communauté du sport et du Canada, Jean Béliveau aura marqué son époque : « J’ai entendu beaucoup de commentaires et d’éloges sur mon frère. Il a réussi sa vie et dans la vie. Il aimait le public et la population et ne se prenait pas pour un autre et il savait rendre l’amour à tous ses fans. »
Claude René se souvient
Claude René a 81 ans. Il a appris avec beaucoup de chagrin la perte de son ami d’enfance Jean Béliveau. Il a longtemps côtoyer M. Béliveau en partageant les mêmes bancs d’écoles et surtout les mêmes patinoires.
M. René se rappelle ses premiers arrêts face à ce grand joueur, qui déjà se démarquait par sa grandeur et stature, mais surtout par la puissance de ses lancers. « Il faisait peur » car ces lancers frappés rentraient avec beaucoup de puissance. Il était un habile joueur, indéniablement né pour jouer au hockey.»
« En classe il était respecté de tous, il n’hésitait pas à se porter à la défense des plus petits que lui, jamais avec violence. C’était un leader de classe discret se souvient-il avec émotions. Il n’était pas nécessairement un 1er de classe bien que toujours là.», comme en fait fois les photos de classe où les 2 amis apparaissent. Il lui tardait toujours de ‘’troquer’’ son sac d’écoles pour son sac de hockey, nous nous retrouvions sur la glace du collège à Victoriaville, j’ai été surement son 1er gardien de but et j’étais bien heureux déjà d’être dans son équipe », ajoute-t-il fièrement, tout en montrant ses photos prises à l’époque où il gardait les buts sans masque ».
« L’équipe adverse avait peu de chance contre ce grand joueur ajoute M. René fièrement. C’était un fier compétiteur très modeste comme il l’a été tout au long de sa carrière. C’est un grand homme à bien des égards se rappelle M. René, un homme fier et généreux dans la vie comme au hockey », a-t-il conclu avec émotions.
AUTRE TEXTE - LA CARRIÈRE ET LES HONNEURS POUR JEAN BÉLIVEAU -» http://bit.ly/1yfntQJ
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.