Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Santé

L'activité physique et la stimulation intellectuelle ralentissent le déclin cognitif

durée 18h00
28 juillet 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Un programme d'entraînement développé par une équipe montréalaise a réussi à freiner le déclin cognitif de certains aînés, révèle une nouvelle étude.

La prise de suppléments de vitamine D n'a toutefois eu aucun impact positif.

«Les gens qui ont un trouble cognitif ont 60 % de chances de développer une démence, et la démence, ce n'est pas une maladie facile, a rappelé le co-leader de l'étude, le professeur Louis Bherer du département de médecine de l'Université de Montréal. C'est très envahissant et c'est un raz-de-marée présentement.»

Les chercheurs ont recruté d'un bout à l'autre du pays 175 aînés âgés de 65 à 84 ans qui présentaient un léger déclin cognitif. Les sujets ont été répartis entre cinq groupes, mais seuls les membres du premier groupe ont profité de l'intervention composée d'exercices physiques, d'un entraînement cognitif et de suppléments de vitamine D. Au moins une composante avait été remplacée par un placebo dans tous les autres groupes.

Après six mois, les membres des quatre groupes qui avaient suivi le programme pour améliorer leur capacité respiratoire et leur force musculaire avaient amélioré leur score à un test mesurant leur déclin cognitif.

Les groupes qui avaient profité des exercices physiques et de l'entraînement cognitif ont montré une plus grande amélioration de leur score. C'est toutefois le premier groupe, celui qui avait profité de l'intervention complète, qui a le plus amélioré sa performance.

Ce dernier groupe a fait une trentaine de minutes d'activités sur une tablette électronique avant de se rendre au gymnase pendant une heure, et ce, trois fois par semaine pendant vingt semaines.

«On a vraiment voulu mesurer la plus-value de ces différents programmes-là, versus un groupe contrôle vraiment actif», a résumé M. Bherer, qui est aussi le directeur du Centre ÉPIC de l'Institut de cardiologie de Montréal.

Il semblerait donc qu'il existe une «synergie» entre l'entraînement physique et la stimulation du cerveau, a-t-il ajouté.

Le cerveau, a rappelé M. Bherer, est un grand consommateur d'oxygène et de glucose, et on peut supposer qu'il est mieux alimenté chez un individu qui est en forme que chez un individu qui ne l'est pas. Il est aussi possible que l'intervention ait amélioré la capacité des régions du cerveau à communiquer entre elles et à se synchroniser; des analyses pour essayer de voir si c'est le cas se poursuivent.

Ces résultats, écrivent les auteurs dans le journal médical JAMA Network Open, montrent que leur intervention multi-facettaire pourrait améliorer la cognition ― et même potentiellement retarder l'apparition de la démence ― chez les aînés qui présentent un léger déclin cognitif.

«Il faut viser une progression et une amélioration, a dit M. Bherer quand on lui a demandé si les mêmes bienfaits pourraient être obtenus avec des exercices faits à la maison. Avec nos participants, on visait une amélioration de la santé cardiorespiratoire et de la force musculaire. C'est très important.»

Des connaissances relativement récentes démontrent d'ailleurs que l'entraînement en force musculaire chez l'adulte âgé joue un rôle important dans la neuroplasticité, complète-t-il.

Il faut aussi sortir de sa zone de confort en ce qui concerne l'entraînement cognitif, a rappelé M. Bherer, en recherchant des activités de vitesse et de prise de décision, comme ce que proposent certains jeux de société. Les activités sociales sont aussi cruciales.

Et tout ça, trois fois par semaine. L'aîné qui est à la recherche de bénéfices doit donc être prêt à s'investir, dit-il.

«Après quinze ans de travaux dans ce domaine, je réalise qu'il faut y aller de façon massive pour voir des changements. Et même si on était très contents de voir des résultats après six mois, il faudrait que ce soit fait sur un an ou deux ans ou trois ans», a souligné M. Bherer.

Une autre étude a d'ailleurs montré que quatre patients qui avaient un trouble cognitif léger ont été «maintenus» pendant dix ans, notamment grâce à un programme d'activités physiques, a-t-il rappelé.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


8 février 2024

L'activité physique ne compense pas les méfaits des boissons sucrées sur le cœur

Même la pratique hebdomadaire recommandée de 150 minutes d’activité physique ne suffit pas à compenser les risques de maladies cardiovasculaires associés à la consommation de boissons sucrées, prévient une nouvelle étude menée par l'École de santé publique T. H. Chan de l'Université Harvard à laquelle a participé un chercheur de l'Université ...

5 février 2024

Bienvenue à l'ère du "cardio douillet"

La polarisation politique. Les luttes économiques. Les inégalités. Les changements climatiques. Les guerres. Dans un monde souvent meurtri, il est difficile de blâmer les gens de chercher des moyens de se calmer. Des couvertures lestées aux romans policiers «douillets», en passant par des restaurants entiers et des livres de cuisine basés sur les ...

2 octobre 2023

L'intérêt pour le sport féminin doit encore être développé au Québec, selon une étude

Même si la majorité des Québécois disent reconnaître l’importance du sport féminin, ils considèrent qu’il n’est pas suffisamment représenté dans les médias, et encore une faible partie de la population regarde des matchs disputés par des femmes : c’est ce que démontre une étude diffusée par l’Observatoire international en management du sport de ...