Espace Mauricie fête son 25e anniversaire
Cette année, Espace Mauricie célèbre son 25e anniversaire. «Depuis ses débuts, c’est plus de 30 000 enfants et 9 000 adultes qui ont été informés et outillés via le programme Espace», mentionne Cathy Larochelle, coordonnatrice-animatrice de l’organisme.
C’est en 1985 que l’organisme a vu le jour, sous la forme d’un projet pilote, issu du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS). Voyant l'importance de travailler en prévention, le Centre a mis sur pied un projet s'adressant aux jeunes et visant à outiller la communauté sur cette problématique.
Après avoir été cherché une formation aux États-Unis (Child Assault Prevention), les intervenantes du CALACS ont commencé à appliquer le programme Espace. La première école-pilote a été l’école Saint-Michel-des-Forges de Trois-Rivières. Le projet a pris de l'ampleur à un point tel qu’en 1989, un organisme incorporé et distinct du CALACS est né sous le nom d’Espace Mauricie.
La même année, l’organisme se joint au Regroupement des organismes Espace du Québec (ROEQ), qui regroupe aujourd’hui 11 organismes membres au Québec. C'est avec ce regroupement qu’ils ont pu uniformiser et améliorer leurs activités préventives.
Axés au départ sur la prévention de la violence sexuelle, les organismes Espace ont rapidement étendu leur champ d’expertise afin de prévenir toutes les formes de violence faites aux enfants. Dès lors, on parle de violence verbale, psychologique, physique, sexuelle, de négligence et d’intimidation.
D’abord offert aux jeunes de 6 à 12 ans, ce programme est aujourd’hui offert également aux enfants de 3 à 5 ans, via les écoles primaires et les centres de la petite enfance de la Mauricie.
Les ateliers de prévention abordent la violence avec les enfants par la notion des droits fondamentaux, le droit à la sécurité, à la force et à la liberté. Des discussions ont lieu sur les différentes formes de violence, et ce, sous la forme de petites pièces de théâtre.
Des stratégies de prévention sont alors mises de l’avant, telles que l’affirmation de soi (dire non), l’entraide entre amis et le dire à un adulte. De plus, l’autodéfense est démontrée pour outiller les enfants en cas de danger.
Les ateliers de prévention se sont bonifiés avec les années, mais il demeure toujours une priorité, celle d’être adapté à l’âge des enfants et à leur réalité. C’est ainsi qu’au fil des ans, des sujets comme la sécurité sur Internet et les relations amoureuses pour les 5e et 6e années sont maintenant abordés avec les enfants.
Encore en 2015, il est pertinent de parler de violence faite aux enfants. Les droits des enfants sont bafoués, car la violence est toujours omniprésente. Selon un document du ministère de la Justice paru en 2003, il se produit un cas d’intimidation toutes les sept minutes dans une cour d’école au Canada.
De plus, l’Orientation gouvernementale en matière d’agression sexuelle a rapporté en 2001 qu’un tiers des filles et un sixième des garçons subiront une agression sexuelle avant d’avoir 18 ans. Environ deux à six enfants sont exposées à des actes de violence conjugale dirigés envers leur mère selon Subermann et Jaffe dans Maillé, un document publié en 1999.
Les ateliers de prévention prennent alors toute leur importance, puisque cela permet aux enfants de reconnaître les violences auxquelles ils peuvent faire face, mais surtout, cela leur donne des moyens pour réagir. Notons, que les enfants sont souvent seuls face à leur agresseur et que celui-ci est connu de l’enfant dans 85 % des cas.
Le programme Espace est une clé pour les enfants, mais la prévention au quotidien de la part des adultes qui les entourent est d’autant plus un gage de réussite. Les ateliers destinés aux adultes leur permettent de reconnaître la violence faite aux enfants, de les outiller à identifier un enfant victime de violence ainsi que sur l’intervention à réaliser dans de telle situation. L’organisme les informe également sur les ressources existantes.
Il va sans dire qu’avec ces années d’expérience, Espace Mauricie, supporté par le ROEQ et ses membres, a développé une expertise unique en matière de violence faite aux enfants.
«Espace Mauricie offre aussi des ateliers-conférences à tout groupe interpellé par la problématique et qui souhaite en savoir davantage. Les ateliers sont adaptés selon les besoins. L’organisme offre également de l’aide téléphonique, en plus d’effectuer la promotion des droits des enfants par le biais de lieux de représentations et diverses activités, notamment dans le cadre de la Journée nationale des enfants, le 20 novembre de chaque année», explique Mme Larochelle.
Notons qu’en 1998, l’organisme s’est vu décerner, par la Commission des Droits de la personne et de la Jeunesse, le prix Droits et Libertés, pour son engagement et sa contribution en matière de défense des droits et libertés, et ce, pour la région de la Mauricie.
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