Efficace, le recyclage?
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Par Guillaume Jacob
Un dixième du contenu de notre bac de recyclage se retrouve ultimement au dépotoir. À qui la faute?
Essentiellement, à nous. Plus par mégarde que par mauvaise foi, et souvent par souci de recycler davantage, on met dans notre bac bleu des objets qui compliquent la vie des employés du centre de tri.
«On récupère plus et on récupère mieux, mais il y a encore place à amélioration», explique le directeur général de Recyclage Mauricie, Michel Camirand. Bon an mal an, celui-ci doit allouer près d'un quart de million $ à l'enfouissement des matières irrécupérables qui se retrouvent au bout de la chaine de tri. On parle ici de petits bouts de papier, de verre cassé ou de plastique, mais aussi de rebuts plus imposants (et étonnants!) comme des pièces d'auto, des cordes à linge et des appareils électroniques.
«À la veille du temps des fêtes, ce sont les lumières de Noël qui nous donnent du fil à retordre, illustre Michel Camirand. Alors qu'on change nos vieilles lumières pour des neuves, beaucoup croient les câbles étant en cuivres, gainés de plastique et que les lumières étant en verre, tout ça est recyclable. Mais il faut comprendre qu'il nous est impossible de séparer chacune de ces matières au centre de tri.» De plus, les fils électriques échappent parfois à la vigilance des employés aux tables de tri et s'entortillent ensuite dans les séparateurs mécaniques, provocant des arrêts de production.
Il y a quelques années, le centre de tri de Saint-Étienne-des-Grès a aussi été frappé par une vague de vieux magnétoscopes. «Beaucoup de gens les mettaient au recyclage lorsqu'ils se procuraient des lecteurs DVD», se rappelle Michel Camirand.
Le mot d'ordre pour éviter d'empêtrer les employés du centre de tri avec des objets impropres au recyclage? Ne mettre dans le bac que des produits de consommation courante, ceux que l'on retrouve du frigo au garde-manger, explique le directeur général de Récupération Mauricie. Il faut aussi bien séparer les matières. Par exemple, il faudra sortir le journal que vous lisez maintenant et les circulaires du Sac plus avant de les mettre dans le bac.
Malgré de petits irritants qui subsistent, Michel Camirand insiste pour dire qu'il y a eu une grande amélioration dans les dernières années. En 2005, lorsque la collecte sélective a fait son entrée en Mauricie, c'était 15% des matières récoltées qui aboutissaient au site d'enfouissement.
Si les citoyens peuvent faire leur part pour continuer à améliorer la performance du système de recyclage, de plus grands progrès nécessiteraient une modification dans le système de collecte, analyse M. Camirand. On parle ici de bacs et de camions qui sépareraient les fibres (papiers, cartons et sacs de plastique) des contenants (conserves et pots ou bouteilles de plastique dur). «J'ai toujours dit aux municipalités que si elles m'apportaient des matières déjà triées de la sorte, je ne leur facturerais rien pour le traitement de leurs matières recyclables.»
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