Pas question de fermer les régions
Dans un communiqué émis le 22 octobre, le Réseau des conférences régionales des élus du Québec déplore la façon dont le gouvernement actuel traite les CRÉ, des organisations que la loi identifie formellement comme ses interlocuteurs privilégiés en matière de développement régional.
Ce Réseau, qui regroupe l'ensemble des Conférences des Élus du Québec, dénonce fortement qu'on les tient à l’écart des réflexions que le gouvernement mène sur le réaménagement de ses interventions en région et qu'il véhicule de fausses informations à leur sujet.
« Nous assistons à une campagne de salissage qui alarme la population avec des chiffres invraisemblables. Par exemple, en 2013-2014, les coûts de fonctionnement des CRÉ se situaient à 9 % pour l'ensemble du Réseau, selon la plus récente compilation réalisée en collaboration avec les autorités du MAMOT, et non à 38%. Dans ces conditions, nous comprenons mal comment le ministre Moreau peut ne pas tenir compte, dans ses propos, d’informations entérinées par son propre ministère. Le Réseau estime pertinent de repenser le développement régional au Québec, mais encore faut-il le faire avec rigueur et sans démagogie », indique le porte-parole du Réseau, Jean-Maurice Matte, président de la CRÉ de l’Abitibi-Témiscamingue.
Les CRÉ utilent
L’utilité et la rentabilité des CRÉ a été démontrée à de nombreuses reprises. L’argent qu’elles investissent permet de faire lever de nouvelles ressources pour développer chacune des régions. « S'il y a des doublons, et j'indique bien s'il y en a, des questionnements sont nécessaires puisque nos mandats viennent essentiellement du gouvernement du Québec ou de nos partenaires en région. J'invite le gouvernement à indiquer là où l'on considère qu'il y a dédoublement et nous pourrons par la suite voir, s'il y a lieu, à corriger le tir. »
Le Réseau a d'ailleurs offert sa collaboration en ce sens. On trouve malheureux que le ministre n'ait pas daigné rencontrer le Réseau des CRÉ depuis sa nomination il y a près de six mois. D'ailleurs, une telle rencontre aurait permis d'établir un dialogue constructif, de bâtir sur de l'information exacte et de s'entendre pour les prochaines étapes afin de travailler au développement de l'ensemble des régions du Québec.
Pour leporte-parole Jean-Mauricie-Matte, cela aurait été assurément plus respectueux du travail fait par les quelque 650 administratrices et administrateurs, qui déploient des efforts importants pour l'essor de leur région sur les plans économique, social, culturel et environnemental.
« Les propos entendus hier suscitent des questionnements et laissent perplexes. Est-ce que le gouvernement est en train de renier ses promesses et de fermer les régions? Si tel est le cas, qui, dès lors, jouerait le rôle indispensable de mobilisation régionale assumé par les CRÉ jusqu’à présent? Qui aurait le souci d’assurer un développement global et équilibré de l’ensemble des régions du Québec? », conclut M. Matte.
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