Le Bloc se remet lentement sur ses pieds
Par Nicolas Ducharme
La session parlementaire fédérale est lancée depuis un peu plus de deux mois et le Bloc Québécois tente toujours de se remettre du quasi-anéantissement qu'il a subi aux dernières élections fédérales. Son chef intérimaire et député de Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour, Louis Plamondon, avoue qu'il est beaucoup plus difficile de travailler à Ottawa avec des effectifs si réduits.
Les résultats de l'élection fédérale 2011 ont été catastrophiques pour le Bloc Québécois. De 49 députés en 2008, ils sont passés à seulement quatre. La formation politique n'est plus reconnue comme un parti dans la chambre des communes, mais plutôt comme un groupe.
« C'est beaucoup plus difficile de travailler à Ottawa. Nous n'avons plus accès à un budget de recherche. » Le Bloc a donc dû couper dans les effectifs pour survivre.
Fort heureusement, les bloquistes ont obtenu le droit de poser quatre questions lors des journées de travail, contrairement à une seule lorsqu'ils ont fait leur entrée dans le monde politique en 1991. « Nous avons pris notre place », estime le chef intérimaire.
Le Nouveau Parti démocratique se dégonfle-t-il ?
Même si plusieurs experts ont affirmé que la mort du Bloc Québécois était proche à la suite du fiasco du 2 mai 2011, Louis Plamondon maintient que le vent est en train de tourner. « Les Québécois s'ennuient du Bloc, lance-t-il. Le NPD s'avère être une balloune. Après les élections, ils avaient un taux de popularité de 47%. Ils sont maintenant rendus à 37%. C'est une grosse diminution. »
Alors, comment expliquer qu'un si grand nombre de Québécois ont pris la décision de voter pour le NPD ? « C'était un geste de sympathie envers Jack Layton. Ils ne connaissaient pas ses candidats et son programme », répond-il.
À son avis, les députés du NPD sont incapables de défendre les intérêts des Québécois. « En chambre, on ne les voit pas beaucoup. Ils ont nommé un whip unilingue anglais alors qu'ils sont majoritaires au Québec. Pourtant, le NPD est majoritaire au Québec. Ils(les députés québécois) ont accepté sans dire un mot. Avant l'élection, 45% de la période de questions se déroulait en français. Présentement, je doute que ce soit 20%. »
Course à la chefferie
Les quatre députés du Bloc Québécois élu à la chambre des communes devront donc manger leur pain noir jusqu'à la prochaine élection. Le parti est d'ailleurs en plein débat pour nommer son prochain chef. En tant que chef intérimaire, Louis Plamondon ne peut se prononcer, mais il apprécie la chaude lutte qui se dessine entre Maria Mourani, Daniel Paillé et Jean-François Fortin.
Le politicien espère d'ailleurs que la bisbille au sein du parti soit du passé. À son avis, le Bloc aurait remporté la majorité des sièges québécois si les forces souverainistes avaient été unies au printemps dernier. « Nous nous sommes tirés dans le pied. »
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