UQTR : une chaire de recherche sur la production d’hydrogène vert
Une nouvelle chaire sur la production d’hydrogène vert a été créée à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) consacrera ses travaux de recherche au développement de matériaux et de systèmes novateurs et performants pour la fabrication d’hydrogène renouvelable.
La nouvelle chaire a été créée en partenariat avec Innergex énergie renouvelable inc. Qui investira 625 000 $ sur cinq ans, indique l’UQTR dans un communiqué annonçant la création de la nouvelle entité.
Les projets de recherche menés par l’équipe du professeur Pollet bénéficieront également de l’appui financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation (450 000 $ sur trois ans), par l’entremise du Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation. D’autres contributeurs pourront éventuellement s’ajouter, afin de bonifier ce financement initial, indique-t-on.
« Pour produire de l’hydrogène vert ne provenant pas de sources fossiles, nous utilisons l’électrolyse de l’eau. Ce procédé permet de séparer la molécule d’eau grâce à un courant électrique renouvelable, pour générer de l’hydrogène et de l’oxygène. L’appareil utilisé pour cette opération — qui ne dégage ni CO2 ni particule indésirable — est un électrolyseur. L’objectif principal de la Chaire Innergex consiste à développer des matériaux innovants pour fabriquer une nouvelle génération d’électrolyseurs plus efficaces, plus durables et moins chers. Nous anticipons pouvoir commercialiser ces nouveaux matériaux d’ici cinq ans », explique le professeur Pollet.
Selon les données du communiqué, les électrolyseurs actuels rencontrent des problèmes de coûts, de performance et de durabilité. Les électrolyseurs de type PEM (membrane échangeuse de protons) utilisent aussi des métaux rares et dispendieux, comme le platine et l’iridium, provenant de pays étrangers.
« Les travaux de la chaire viseront à réduire l’usage de ces métaux critiques et très coûteux et, éventuellement, à les remplacer par d’autres éléments plus disponibles, abordables et stratégiques pour le Canada, pour développer de nouveaux électrolyseurs à prix compétitif, sans compromis sur la performance et la durabilité. Grâce au partenariat avec Innergex, cette technologie novatrice pourra aussi être testée en contexte industriel, en vue d’une production à grande échelle », précise-t-on.
Un autre objectif consiste à développer une chaîne de valeur québécoise et canadienne sur l’hydrogène, de l’extraction des métaux à la production d’électrolyseurs et de l’hydrogène vert sur le sol canadien.
Les projets de la chaire seront profitables à d’autres entreprises d’ici qui pourront se développer en joignant la chaîne d’approvisionnement liée à la fabrication des nouveaux électrolyseurs.
« Nous participerons ainsi au déploiement d’un important écosystème industriel québécois et canadien spécialisé dans la production d’hydrogène renouvelable, ce qui permettra de créer des emplois et de desservir de nouveaux marchés », commente le professeur Pollet.
Les systèmes novateurs de production d’hydrogène vert mis au point par le chercheur et son équipe contribueront également à la protection de l’environnement, car ils ne généreront aucun gaz à effet de serre et utiliseront des énergies propres et renouvelables. En facilitant la fabrication d’hydrogène renouvelable, la chaire concourra aussi à l’utilisation accrue de ce carburant non polluant qui ne génère que de l’eau.
« La Chaire Innergex jouera également un rôle important dans l’attraction d’étudiants de cycles supérieurs et dans la formation d’une main-d’œuvre hautement spécialisée. Elle stimulera aussi le développement de collaborations interdisciplinaires avec des chercheurs d’horizons variés, ainsi que l’établissement de partenariats jusque sur la scène internationale », signale le titulaire de la chaire.
« En plus de rendre les industries québécoises moins polluantes, l’hydrogène vert va contribuer à l’atteinte de nos cibles ambitieuses de réduction de gaz à effet de serre. Pour consolider la position du Québec comme leader dans ce secteur d’avenir, il faut investir en innovation industrielle, et c’est exactement ce que permettra le projet de l’UQTR. L’hydrogène fait à partir de notre hydroélectricité sera l’un des plus verts au monde. On doit poursuivre la recherche afin d’optimiser sa production à grande échelle », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable du Développement économique régional.
« En Mauricie, nous avons des infrastructures de recherche à la fine pointe de la technologie ainsi qu’un parc industriel portuaire doté d’une importante usine de production d’hydrogène. Notre région est donc l’endroit idéal pour réaliser ce projet, qui favorisera la croissance de cette filière au Québec. Je suis persuadé que l’UQTR, avec ses experts et ses chercheurs hautement qualifiés, possède les atouts pour se tailler une place parmi les leaders de la recherche et de l’innovation dans ce secteur d’avenir », a soutenu Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, ministre responsable de la région de la Mauricie et député de Trois-Rivières.
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