Exploitation dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent
Le BAPE défavorable à l’exploitation du gaz de schiste
- Il n’est pas démontré que l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans les basses-terres du Saint-Laurent, avec la technique de fracturation hydraulique, serait avantageuse pour le Québec en raison de l’ampleur des coûts et des externalités potentiels par rapport aux redevances qui seraient perçues par le Québec.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu public le lundi 15 décembre son rapport d’enquête et d’audience publique sur les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent.
Démarches
On se souviendra que ce mandat d’enquête et d’audience publique a débuté le 31 mars 2014. La commission d’enquête, chargée de l’examen du dossier, était présidée par Denis Bergeron qui était secondé par Gisèle Grandbois et John Haemmerli.
Au cours de la première partie de l’audience publique la commission a tenu 17 séances publiques à Bécancour, Saint-Hyacinthe et Saint-Agapit. En deuxième partie, 11 séances publiques ont permis à la commission d’assister à la présentation de 84 mémoires et 8 opinions verbales. Au total, 127 mémoires lui ont été déposés par des personnes, des groupes, des organismes et des municipalités intéressés par ce projet.
Pour la commission d’enquête, la pertinence du déploiement de l’industrie au Québec devrait être déterminée sur la base des connaissances acquises au cours des dernières années et dans le contexte de la détermination des orientations de la future Stratégie énergétique du Québec.
La commission précise dans son communiqué qu’elle a examiné les enjeux, les mesures d’atténuation possibles et les propositions d’encadrement législatif qui ont fait l’objet des études de l’Évaluation environnementale stratégique (ÉES) et des mémoires déposés à l’audience publique.
Exploitation ou pas
Dans son rapport final remis le lundi 15 décembre, la commission a constaté qu’il n’était pas démontré que l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans les basses-terres du Saint-Laurent, avec la technique de fracturation hydraulique, serait avantageuse pour le Québec en raison de l’ampleur des coûts et des externalités potentiels par rapport aux redevances qui seraient perçues par le Québec.
Également, d’autres préoccupations demeurent, entre autres, aux plans de l’acceptabilité sociale, de la législation ainsi qu’à l’égard de l’acquisition de certaines connaissances, notamment sur les ressources en eau. Pour la commission, le rétablissement du lien de confiance entre les citoyens, l’industrie et les instances gouvernementales est un prérequis incontournable à l’acceptabilité sociale de ces activités sur le territoire.
« Le cadre législatif de la Loi sur les mines, notamment en ce qui a trait à la définition des phases d’exploration et d’exploitation, n’est pas adapté aux hydrocarbures. La nouvelle loi sur les hydrocarbures devrait définir un régime d’autorisation adapté au déploiement de l’industrie du gaz de schiste et clarifier à partir de quel moment les forages supplémentaires dans le même gisement devraient être autorisés, en vertu d’un permis d’exploitation plutôt que comme des activités d’exploration.» stipule le rapport du BAPE.
On poursuit en précisant que « Si l’industrie devait prendre son essor au Québec, ce ne serait pas avant qu’un encadrement législatif et réglementaire adapté, associant les instances locales et régionales, soit adopté. Son application rigoureuse et transparente devrait répondre aux nombreuses exigences que poseraient l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste sur le territoire.»
Vous pouvez le consulter dans les centres de documentation du BAPE, dans les centres de consultation ouverts dans le milieu visé de même que dans le site Web du BAPE à l’adresse www.bape.gouv.qc.ca. Vous pouvez également en faire la demande au bureau du BAPE, soit en communiquant par courriel à l’adresse [email protected], soit en composant le 418 643-7447 ou, sans frais, le 1 800 463-4732.
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