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Jacques Brodeur: un plan de match pour contrer l'intimidation

durée 16h22
24 août 2011
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Par Guillaume Jacob

Moqueries humiliantes, taxage, menaces, rejet : peu importe son déguisement, l'intimidation est un fléau qui mine la réussite de plusieurs élèves. Jacques Brodeur en sait quelque chose.

Depuis maintenant dix ans, cet enseignant d'éducation physique à la retraite travaille à déjouer l'intimidation en milieu scolaire. Son plan de match? Favoriser l'empathie, la compassion et l'entraide entre parents, enseignants et élèves pour améliorer le climat à l'école. Jacques Brodeurs visite les établissements scolaires du Québec pour expliquer les vertus d'un programme qu'il a mis au point. L'Écho de Trois-Rivières l'a rencontré chez lui, à l'aube de la rentrée scolaire.

L'Écho de Trois-Rivières : « Quelles sont les conséquences de l'intimidation? »

Jacques Brodeur : « L'élève ciblé par des attaques voit son estime de soi fondre. Il ne comprend pas pourquoi on l'a choisi. Le plus souvent, il s'inquiète, il souffre et il s'isole. Il se sent incapable d'avouer à ses parents qu'on le maltraite, qu'on le déteste. Il en vient à se croire coupable et ressent de la honte. Le sentiment d'impuissance qui l'envahit le paralyse. La vulnérabilité l'entraîne vers la déprime, la détresse, et même la dépression. »

L'Écho : « Si les victimes d'intimidation se murent souvent dans le silence, comment savoir si notre enfant en souffre? »

J. B. : « Certains indices peuvent nous mettre la puce à l'oreille. L'enfant qui est victime d'intimidation se fâche pour un rien et s'isole. Il ne se confiera pas facilement à ses parents si l'habitude de le faire n'a pas été développée quand tout va bien. Les parents qui veulent prévenir doivent organiser la vie familiale en réservant du temps pour converser avec leur enfant. Les repas sont le meilleur moment, à condition que la radio, la télévision et les autres distractions soient éteintes. Les conservations ne doivent pas servir à faire le procès de quiconque mais à écouter les enfants raconter. »

L'Écho : « Que peut-on faire si on se rend compte que notre enfant est victime d'intimidation, ou pose des gestes d'intimidation? »

J. B. : « Lorsque votre enfant vous fait part de problèmes à l'école, ne portez aucun jugement sur ce qui s'est passé ou ce qui aurait dû se passer devant lui. Il faut plutôt écouter attentivement et recueillir le plus d'information possible. Lors de mes conférences, je conseille même aux parents de noter par écrit. Ensuite, on collabore avec les adultes. D'abord l'enseignant, ensuite la direction, pour leur exposer la situation avec le plus de détails possible. L'ultime recours, c'est de s'adresser au Protecteur de l'élève (voir article ci-contre).

Pour les jeunes qui posent des gestes d'intimidation, les recours les plus efficaces passent par la conscientisation. Il faut leur faire comprendre les conséquences de leurs gestes et leurs responsabilités. Les approches autoritaires sont peu efficaces : elles ne font qu'enseigner aux élèves à mieux se cacher pour commettre leurs méfaits!»

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