Trois-Rivières déclare la guerre à l’herbe à poux
Par Matthieu Max-Gessler
La Ville de Trois-Rivières a décidé de s’attaquer sérieusement à l’herbe à poux en menant une campagne majeure d’arrachage.
À Trois-Rivières, une personne sur quatre est allergique à l’herbe à poux, une mauvaise herbe qui ne cesse de se propager. Les symptômes de cette allergie sont nombreux, mais ont une chose en commun: ils sont tous très désagréables à vivre.
«La gorge et les oreilles me piquent, mes yeux pleurent, je suis congestionnée et j’ai des maux de tête. Quelque chose qui me prendrait 15 minutes à faire peut me prendre deux ou trois fois plus de temps parce que je n’arrête pas d’éternuer», a témoigné la citoyenne Marie Hallé, allergique depuis sa première grossesse.
Pour rendre service aux quelque 30 000 Trifluviens qui, comme Mme Hallé, sont grandement incommodés par l’herbe à poux, la Ville demande aux citoyens de se retrousser les manches et de l’aider à arracher le plus grand nombre possible de ces plantes nuisibles avant leur période de floraison. Du 21 au 26 juillet, plus de 23 000 dépliants seront distribués et des campagnes publicitaires seront menées pour demander aux Trifluviens de contribuer à cet effort. Du porte-à-porte sera fait par la Corporation de développement économique communautaire (ÉCOF-CDEC) dans les Premiers quartiers, où la densité de population est plus importante.
«On a déjà cogné à 177 portes et 70 personnes ont répondu positivement. Ce qu’on demande aux gens, c’est d’arracher l’herbe à poux sur leur terrain, s’ils ont une cour, mais aussi d’en arracher quand ils en voient, par exemple, entre les craques du trottoir. Ça prend une seconde et ce n’est pas dangereux pour la peau», a expliqué Caroline Guay, organisatrice communautaire chez ÉCOF-CDEC.
Changements climatiques: propices pour l’herbe à poux
La Ville de Trois-Rivières avait déjà tenté de mettre un terme au problème de l’herbe à poux, avant la fusion de 2002. Force est de reconnaître aujourd’hui que l’opération ne s’est pas déroulée comme prévu.
«Dans les années 90, on voulait l’éradiquer, mais on a compris que c’est impossible et que l’herbe à poux serait toujours là. Les graines qui partent au vent peuvent rester en dormance 40 ans dans le sol. Aujourd’hui, on parle plutôt de contrôle», a souligné Yves Deguire, responsable du programme de contrôle de l’herbe à poux à la Ville de Trois-Rivières.
Selon ce dernier, les changements sont par ailleurs favorables à la plante nuisible. Alors qu’auparavant, la période de pollinisation de l’herbe à poux s’étendait d’août à septembre, elle s’étire maintenant de juillet à la fin octobre, une raison de plus pour l’arracher le plus tôt possible dans l’été.
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